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Communiqué : Les membres du BDP incarcérés commencent une grève de la faim

Les dernières nouvelles en provenance du Gabon, nouvelles confirmées par des sources familiales, font état d’une grève de la faim commencée il y a cinq ou six jours par les membres du BDP-Gabon Nouveau incarcérés arbitrairement par le régime Bongo au Gabon depuis le mois de juillet dernier.

Cela fait en effet un mois jour pour jour que les membres du BDP sont détenus sans jugement par les autorités gabonaises, qui laissent actuellement traîner la procédure et se livrent à des pressions diverses à l’encontre des prévenus et des familles des membres de notre mouvement au Gabon.

C?est le mois dernier que quatre militants du BDP-Gabon Nouveau?Brice Obanda, Gervais Amogo, Abdul Allogo Mintsa et Pascal Nkoulou?furent écroués dans la nuit du 3 au  4 juillet 2003 à Libreville pour avoir posté des affiches demandant le départ d’Omar Bongo du pouvoir. Le 11 juillet, Hughes Bessacque, Président du Comité de Coordination Nationale du BDP au Gabon et Ministre du Transport, de l’Urbanisme, des Travaux Publics et de l’Aménagement du Territoire du gouvernement de salut national en exil, fut lui aussi incarcéré après avoir été initialement relaxé le 5 juillet. Ils furent déférés au parquet pour outrage à chef de l’état et trouble à l’ordre public.

Les sources familiales témoignent des conditions d’incarcération difficiles que rencontrent nos membres, dont certains, comme Monsieur Bessacque, sont tombés malades à plusieurs reprises sans que leurs détenteurs ne se soient souciés de leur apporter l’assistance médicale nécessaire. Ce sont les parents eux-mêmes qui, tant bien que mal, doivent acheter des médicaments et les faire parvenir aux prévenus sans que ceux-ci aient bénéficié de visites médicales en bonne et due forme. Malheureusement, à cause des difficultés que les parents et l’avocat des prévenus ont à rendre librement visite aux prévenus sans subir des brimades et pressions diverses, les visites limitées forcent parfois les familles à déposer les médicaments, habits et autres nécessités auprès des gardiens de la Prison Centrale de Libreville et ceux-ci se livrent souvent à des détournements de médicaments et autres commodités que les parents apportent aux prisonniers. Il faut aux parents corrompre parfois les gardiens pour espérer voir les prisonniers et avoir une idée réelle de leur état de santé.

C?est dire que les conditions difficiles à la limite de la torture physique et mentale que subissent actuellement les membres du BDP détenus arbitrairement par le régime Bongo donnent aujourd’hui la preuve aux Gabonais et à la communauté internationale de l’état de dictature dans lequel évoluent les Gabonais sous Omar Bongo. Ceci est d’autant plus vrai que les prévenus ne savent toujours pas si le gouvernement a l’intention de les juger ou non pour le crime de lèse-majesté envers la personne d’Omar Bongo dont on les accuse. Dans un état qui se dit de droit, il est inadmissible que des personnes soient détenues indéfiniment sans jugement et sans que ne leur soit donné la possibilité d’organiser leur défense. Le flou de la procédure judiciaire elle-même et le non-respect de cette même procédure par les juges qui suivent cette affaire, dont certains prennent des vacances sans avertir, restent des handicaps majeurs qui montrent que le régime Bongo compte garder en prison les membres du BDP sans jugement et sans respecter les injonctions légales qui s’appliquent dans des cas comme celui-ci.

Le BDP-Gabon Nouveau lance donc un avertissement au régime Bongo pour que soit faite immédiatement la lumière sur ce dossier et que ses membres soient libérés immédiatement. Si comme l’avocat des prévenus le dit, le dossier est vide et ne contient rien qui puisse justifier un jugement, et encore moins une détention, alors il apparaît que la détention continuelle de nos membres devient un fait arbitraire et illégal. La libération immédiate de nos membres est donc de rigueur.

Et maintenant que nos membres ont entamé une grève de la faim, la responsabilité de tout ce qui leur arrivera sera directement attribuée à Omar Bongo en personne vu que c’est sur sa personne que se basent les accusations d’outrage au Chef de l’état et trouble à l’ordre public. En d’autres termes, puisque c’est Omar Bongo qui, de par la plainte d’outrage, se constitue personnellement en partie plaignante dans cette affaire, tout ce qui arrivera à nos militants sera de sa responsabilité directe et il devra personnellement en répondre le moment venu.

Vu que les médias bongoïstes ont à l’insu du BDP proclamé publiquement le ralliement de notre mouvement au régime Bongo, l’on se demande aujourd’hui pourquoi on continue à garder en prison les membres d’un groupe s’étant rallié au régime. Il y a là un paradoxe et une ironie insoutenables qui traduisent de manière indiscutable la dérive autoritaire dans laquelle s’est engagée le régime Bongo. Après avoir échoué dans sa tentative de déstabilisation du BDP-Gabon Nouveau par l’achat des consciences, le régime Bongo utilise maintenant nos membres emprisonnés comme des moyens de pression et de chantage, dans l’espoir de faire abandonner son combat à notre mouvement. Or, le BDP n’a commis aucun crime. Les militants du BDP, en postant ouvertement au vu et au su de tout le monde des affiches anti-Bongo, n’ont fait qu’exprimer leur droit à la libre expression politique. Au Gabon, tous les partis politiques collent des affiches et Libreville est jonchée d’affiches de tous bords politiques. Par ailleurs, il n’y a rien que le BDP dise qui n’ait pas encore été dit par d’autres partis politiques au Gabon. Le discours de Pierre Mamboundou, par exemple, n’est pas différent en substance de celui du BDP. La seule différence entre ces autres partis et nous se situe dans le fait que nous évitons la langue de bois et mettons directement Omar Bongo en cause pour le crime de sous-développement meurtrier qu’il a commis envers le Gabon, et le refus des compromissions qui se font sur le dos du peuple. On se demande alors pourquoi ce sont les militants du BDP que le régime Bongo semble vouloir abattre et priver de leur droit constitutionnel à la libre expression politique au Gabon, dans un contexte où aucun autre parti n’est inquiété.

Mais que le régime Bongo se détrompe. Les arrestations arbitraires, les brimades, les manipulations médiatiques et la corruption de membres égarés ne suffiront pas à arrêter le BDP-Gabon Nouveau. Notre mouvement est plus que jamais convaincu que le salut du Gabon passe forcément et nécessairement par le départ immédiat du régime Bongo du pouvoir. Le BDP s’attellera à cette tache avec une diligence patriotique et ne reculera devant rien tant que le régime Bongo continuera à assassiner les Gabonais dans leur corps et dans leur âme comme il le fait aujourd’hui. Nos membres actuellement en prison, qui se sont lancés courageusement dans une grève de la faim pour réaffirmer leur attachement aux idéaux de renouveau du peuple gabonais, sont de vrais patriotes héros de la nation gabonaise. Ils deviendront demain le symbole de la lutte de libération nationale que le BDP-Gabon Nouveau avec le soutien total du peuple mène contre le régime moribond d’Omar Bongo.

Vive le Gabon.

Vive la nouvelle république.

Fait le 5 août 2003 à Montclair, New Jersey, USA

BDP-Gabon Nouveau

P.O. Box 3216 TCB

West Orange, New Jersey 07052, USA

Tel: 973-655-5143 / 973-233-1652

Fax: 973-233-1652 / 973-655-7909

Site: https://www.bdpgabon.org

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