La Confédération syndicale gabonaise a ouvert le 25 mars dernier à Libreville un séminaire de réflexion sur les moyens de circonscrire l’embrasement du front social induit par les dommages collatéraux de la récession économique mondiale. Les partenaires sociaux sont réunis jusqu’au 27 mars prochain pour tenter d’identifier les moyens de graisser le dialogue social, notamment à travers l’actualisation des textes réglementaires et la sensibilisation des agents sur les procédures de négociations en vigueur.
Face à la succession de mouvements de grève record dans de nombreux secteurs d’activités, la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA) a réuni les partenaires sociaux regroupés en son sein pour réfléchir aux moyens de donner des oreilles aux ventres affamés de l’administration publique.
La centrale syndicale nationale a ouvert le 25 mars dernier à Libreville un séminaire qui doit aborder les questions de «Mondialisation, crise financière et fracture sociale». Il s’agit d’identifier les moyens, dans le contexte économique actuel, de sauvegarder le dialogue social pour éviter de paralyser encore davantage le fonctionnement économique et social du pays.
«Le but de ce séminaire est de réfléchir entre partenaires sociaux à la manière de nous organiser autrement que par le passé, de contribuer à éviter que l’explosion sociale n’aboutisse à l’aggravation de l’ampleur des effets induits de l’actuelle crise économique, qui fait déjà des dégâts dans les pays développés», a déclaré le secrétaire général de la COSYGA, Martin Allini, à l’ouverture des travaux.
Le leader syndical a souligné que dans les différents conflits qui embrasent actuellement le front social, les problèmes de connaissances et d’application des procédures de négociations en vigueur sont à l’origine de nombreuses complications qui handicapent la résolution de ces conflits.
Dans le secteur de la santé par exemple, plusieurs semaines ont été nécessaires aux agents et à la tutelle pour s’accorder sur le maintien «obligatoire» du service minimum dans les structures sanitaires publiques du pays.
Le secrétaire général de la COSYGA a salué «la mise en place de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), qui vient répondre à une grande attente de nos compatriotes», souhaitant que «cette structure soit gérée avec professionnalisme».
Monsieur Allini a également salué «la baisse des prix des carburants conformément aux mécanismes d’indexation mis en place», avant de rappeler les attentes des populations pour que le gouvernement puisse mettre en place «de vraies initiatives visant à réduire son train de vie».
Le ministre délégué au Travail, Norbert Diramba, a expliqué qu’«il s’agit de diversifier les bases de notre économie et de faire en sorte que cette dernière ne repose plus seulement sur les trois produits que sont le pétrole, le manganèse et le bois, mais sur un plus grand nombre de produits pour atténuer le choc de l’extérieur en cas de chute des prix d’un ou deux produits».
Mais «toutes ces initiatives ne peuvent prendre corps que si le dialogue social est préservé», a souligné monsieur Diramba, rappelant que «le gouvernement s’attèle à mettre en place le Conseil national du dialogue social, organe de concertation et de résolution des conflits».
A l’issue de ces travaux, des pistes pourraient être dégagées pour la reprise d’un dialogue sincère et constructif dans les différents secteurs touchés par les effets de la crise économique mondiale.