L’Ambassade de la République Fédérale d’Allemagne au Gabon a organisé samedi au Centre culturel Français Saint-Exupéry de Libreville, des échanges et des expositions portant sur « La présence allemande au Gabon- Hier et aujourd’hui » et sur une exposition photo consacrée au « Cameroun en images de 1884 à 1975 ». L’africaniste Uwe Jung, initiateur de l’exposition photographique « Noir et blanc » qui se tiendra jusqu’au 25 avril prochain et animant ces échanges, a affirmé que « l’institut Goethe de Yaoundé dont il fait partie est au niveau international, la plus importante institution culturelle de la République Fédérale d’Allemagne ».
Témoignant de la présence allemande au Gabon, il a fait remarquer que le Woleu-Ntem (Nord du Gabon) est une création des Allemands.
Le germaniste, Sylvère Mbondobari, spécialiste de littérature comparée, enseignant à l’UOB et à l’Université de la Sarre (Allemagne) a, pour sa part, donné sa vision des relations entre le Gabon et l’Allemagne.
« L’Allemagne est toujours perçue comme quelque chose d’assez fermé, lointain, inaccessible par les Gabonais. Or il est très présent du point de vue historique », a-t-il indiqué.
En prenant l’exemple de quatre lieux, en l’occurrence le musée de Berlin, le Lubeck où on retrouve 30.000 objets d’arts venus du Gabon; Olando, lieu de la première exploitation d’Okoumé vers Hambourg; l’arboretum de Sibang à Libreville qui fut la première plantation de café allemande, le germaniste a démontré la forte présence allemande dans le pays que bon nombre de Gabonais ignorent.
« La plupart des noms scientifiques d’essences du bois du Gabon sont allemands et l’Allemagne depuis 1979 est l’un des plus grand importateur du bois gabonais », a-t-il expliqué
« Le quatrième lieu, le plus emblématique est l’hôpital du docteur Albert Schweitzer de Lambaréné (Centre du Gabon). L’Allemagne fait partie de notre patrimoine culturel, scientifique, en un mot de notre histoire », a-t-il conclu.
Matthias Mülmenstädt, l’Ambassadeur chargé des Affaires africaines au ministère allemand des Affaires étrangères, hôte de cette rencontre a quant à lui indiqué que « le Gabon ne fait pas partie de la liste des pays prioritaires de la coopération allemande à cause de son PIB et de la richesse de son sous sol».
Néanmoins, a-t-il précisé « il faudrait que les autorités gabonaises proposent des projets concrets pour renforcer la coopération bilatérale entre le Gabon et l’Allemagne. La preuve le Fonds européen de développement qui soutient le Gabon est partiellement financé par l’Allemagne ».
Le Pr. Athos Ratanga, historien, politologue, enseignant à l’Université Omar Bongo (UOB), a retracé les contours des rapports historiques entre le Gabon et l’Allemagne marqués par l’aspect commercial qui lie les deux pays.
Il a expliqué que cette coopération économique s’est estompée car, le Gabon a été depuis plusieurs années, « la chasse gardée de la France ».
Le Représentant de Berlin à Libreville, Hans Dietrich Bernhard a exprimé sa satisfaction d’organiser cet événement qui donne l’occasion de réfléchir sur les relations actuelles et la politique africaine du gouvernement allemand, mais aussi de les renforcer.