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Madagascar: une majorité d’employés de la Banque centrale cessent le travail

Une majorité d’employés du siège de la Banque centrale malgache à Antananarivo ont cessé le travail mardi pour défendre l’indépendance de l’institution, menacée selon eux par des mesures prises par le nouveau régime de transition, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Le Comité pour la défense du statut et de l’indépendance de la Banque centrale a décidé de faire un sit-in (devant l’entrée du bâtiment) pour défendre corps et âme l’indépendance de la Banque centrale », a déclaré à l’AFP Aina Marie Razafindrakoto, porte-parole du mouvement.
« Le gouverneur de la Banque centrale (Frédéric Rasamoely) a été notifié d’une interdiction de sortie de territoire (comme une quinzaine d’autres dignitaires du régime de l’ex-président Marc Ravalomanana, ndlr), c’est une entrave à notre bon fonctionnement », a critiqué M. Razafindrakoto.
« La Banque centrale est taxée d’être au service d’untel ou d’untel, alors qu’elle est une institution indépendante, régie par la loi », a-t-il dit.
La Banque centrale émet la monnaie, et assume les rôles de « banque des banques » et de « banque de l’Etat ».
Les opérations de transfert de fonds sont actuellement suspendues.
« La majorité des employés du siège (qui compte environ 400 personnes) sont en grève, de leur propre initiative », assure M. Razafindrakoto, qui annonce la poursuite du mouvement jusqu’à ce que « des garanties soient obtenues ».
Cet arrêt de travail, qui pourrait rapidement avoir des conséquences économiques, est la première réaction d’ampleur émanant de l’administration à la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina, installé comme président de la Haute autorité de transition (HAT) le 21 mars.
Dans la rue, quelques milliers de partisans du retour de M. Ravalomanana et « de l’ordre constitutionnel » continuent de manifester quotidiennement.
Depuis lundi, les dirigeants de ce mouvement annoncent que M. Ravalomanana, qui se trouve à l’extérieur du pays, va bientôt nommer un « Premier ministre » chargé de composer un gouvernement « de redressement national ».
Lâché par l’armée, M. Ravalomanana a été contraint le 17 mars de transférer ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les a ensuite remis à M. Rajoelina, alors chef de l’opposition.

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