Dans un mois, jour pour jour, le 6 juin prochain, les Panthères, l’équipe nationale de football du Gabon, vont accueillir à Libreville les Eperviers du Togo, en match aller pour le compte de la phase ultime des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010. Ce rendez-vous a été précédé par le succès du 11 gabonais (2-1) face au Maroc, le 29 mars dernier en match aller à Casablanca, qui a pris, d’emblée, la tête du groupe A devant le Togo et le Cameroun.
Dans la capitale gabonaise, il s’agira de confirmer tout le bien que le peuple pense de cette équipe et conforter le « new deal », le nouveau contrat qui lie désormais joueurs et supporters après un « divorce »aux contre-performances enregistrées par les Panthères dans un passé que d’aucuns ont vite oublié.
Ce « New-deal » prend donc sa source depuis la victoire, à Casablanca, des Panthères du Gabon face aux Lions de l’Atlas du Maroc.
Cette formidable sortie, loin d’être un exploit, encore moins un miracle comme le pensent certains esprits sceptiques et pessimistes, paraît plutôt comme le signe, sinon la confirmation d’une équipe nationale, du renouveau d’un football gabonais, après une longue traversée du désert.
Ni hasard, ni miracle.
En effet, dans le domaine du sport en général, et celui du football en particulier, il n’ y a ni hasard, ni miracle. Les résultats ou le rendement d’une équipe dépendent indubitablement de l’organisation, des moyens (tant financiers et matériels qu’humains) qui sont déployés.
Et, pour ce qui est du Gabon, il faut reconnaître qu’il y ‘a eu, au cours de ces dernières années, une relative amélioration à ces niveaux. Amélioration qui a coïncidé avec l’arrivée à la tête de cette équipe du technicien français, Alain Giresse.
Ainsi, loin d’être dans une euphorie exagérée, nous pouvons affirmer, sans grand risque de nous tromper, que l’air du renouveau qui souffle sur ce groupe que dirige Giresse, résulte de nombreux progrès enregistrés par l’ensemble de notre football, notamment sur le plan organisationnel. Certes, rien n’est encore parfait et le chemin est encore long, mais on semble être sur la bonne voie.
Du championnat national.
Entre quantité et qualité, les instances dirigeantes du football national ont su trancher en ramenant, depuis quelques années, à douze (12) le nombre d’équipes devant prendre part au championnat national de 1ère division. Du coup, il y a plus de challenge et la compétition est très disputée, rude et libre. Le classement actuel l’illustre parfaitement. En outre, il importe de le souligner, petit à petit, la compétition s’est « dépolitisée » et « démocratisée ».
Par ailleurs, l’accord et le décaissement à temps de la subvention étatique aux différentes équipes de D1, tout comme la mise en place de la ligue nationale de football (LINAF), évite désormais au championnat national de connaître de nombreuses interruptions et de trop tirer en longueur, comme se fut souvent le cas dans le passé. Situation qui n’était pas sans conséquences, car on se retrouvait avec des joueurs en manque de compétition dans les jambes au moment d’aborder les joutes internationales.
Du rendement des joueurs
On se souviendra, à ce sujet, que nombreuses confrontations ont été perdues par notre onze national dans les 20 dernières minutes de la partie après avoir pourtant livré un match de bon niveau. C’est dire que la régularité du championnat permet aux joueurs nationaux de gagner et de se maintenir en bonne condition physique.
Autre plus-value, l’expatriation de nombreux joueurs. En effet, contrairement aux années passées durant lesquelles notre équipe nationale de football ne pouvait compter, au trop, que sur trois (3) professionnels, aujourd’hui la tendance s’est inversée. Pour preuve le groupe vainqueur du Maroc était composé à près de 80% des joueurs expatriés. Certes beaucoup ne disputent pas des championnats de haut niveau, mais ces expériences à l’étranger leur permettent de gagner énormément sur le plan physique, tactique et même technique.
De l’organisation et de la préparation
Aujourd’hui si les résultats ne suivent pas sur le terrain, il serait difficile de rejeter la responsabilité sur les décideurs politiques. Car, contrairement au passé, les programmes de préparation élaborés par le sélectionneur national sont plus ou moins respectés à la lettre. Il dispose de l’ensemble des joueurs convoqués à temps, des mises au vert sont organisées dans des délais raisonnables, des matches amicaux également. Ce qui lui donne toutes les possibilités de composer l’équipe la plus compétitive.
C’est dire que ce sont tous ces ingrédients réunis qui sont à la base du réveil des Panthères du Gabon, dont le déclic peut être situé au match retour des éliminatoires de la dernière CAN livré à Libreville face aux Eléphants de Côte d’Ivoire, qui s’était soldé par un nul (0-0) après un cinglant 4-0 à Abidjan, à l’aller.
Un peu plus d’audace
Toutefois, le plus dur étant à venir car, pour que le succès de Casablanca ne soit plus classé dans l’ordre de l’ « exploit » ou du « miracle », il faut maintenir la dynamique et confirmer le 6 juin à Libreville, face aux Eperviers du Togo.
Lesquels en prenant d’entrée de jeu le dessus sur les Lions indomptables du Cameroun, en mars dernier, ont voulu prouver que leur participation au dernier mondial ne relevait pas de l’ « exploit », encore moins du « miracle ».
Ainsi, ces Panthères qui semblent retrouvés leurs griffes pourraient sereinement envisager une place pour la CAN angolaise. Et, l’espoir étant toujours permis, pourquoi pas pour le premier Mondial en terres africaines. Alors, juste un peu plus d’« audace de croire » de la part des acteurs et du public.