Touchée
En décidant d’ouvrir une enquête judiciaire sur les conditions d’acquisition des luxueux patrimoines français de trois chefs d’Etats africains, la doyenne des juges d’instruction parisiens porte un rude coup à la Françafrique.
En théorie, un magistrat indépendant va donc pouvoir réaliser des investigations financières, multiplier les auditions et peut-être envisager des mises en examen parmi les familles régnantes au Gabon, au Congo et en Guinée Equatoriale.
Leurs banquiers français vont normalement également devoir fournir des explications sur l’origine des fonds qui transitent dans leurs établissements.
Un travail de titan.
A lui seul, Omar Bongo possède onze comptes bancaires à son nom comme le montre les premières investigation datant de 2007.
L’épouse de Denis Sassou N’Guesso en a, elle, huit à son nom.
Pas coulée
Pour autant, la vague de perquisition et de mises en cause judiciaire dans les antichambres de la Françafrique ne va pas déferler tout de suite.
A Libreville et à Brazzaville, les affairistes de tous poils n’ont pas rendu les armes.
A Paris non plus.
Le parquet de Paris, le bras armé du gouvernement donc, va sans nul doute faire appel de la décision d’ouvrir l’enquête.
Avant qu’un juge se mette à enquêter, il faudra donc en passer par une validation par la Cour d’appel.
La procédure prendra plusieurs mois.
Le temps pour les personnalités visées de mettre de l’ordre dans leurs affaires.