La dépouille mortelle du président gabonais Omar Bongo Ondimba, a quitté Barcelone jeudi en fin de matinée après un bref hommage officiel, pour le Gabon qu’il a présidé 41 ans et où il sera inhumé le 18 juin après une semaine de funérailles nationales.
Après un sobre hommage militaire en présence d’autorités gabonaises et espagnoles sur la piste de l’aéroport El Prat de Barcelone, l’avion transportant le corps d’Omar Bongo et la délégation gabonaise a décollé peu après 11H20 (09H20 GMT). Il était attendu au Gabon vers 15H30.
Le cercueil du défunt, recouvert d’un tissu aux couleurs du Gabon, a été porté à l’épaule au pas lent par un détachement de l’armée de l’air espagnole, sur un tapis rouge, jusqu’à l’intérieur de la soute de l’appareil.
Une femme vêtue de noir, appartenant à la famille du défunt, qui était le doyen des chefs d’Etats africains en exercice, pleurait à chaude larmes, soutenue par Anicet Bongo, un des fils d’Omar Bongo.
Une grande couronne de lauriers ornée de rubans aux couleurs sang et or de l’Espagne et bleu roi de la famille royale espagnole était déposée au pied de l’appareil.
Les honneurs militaires ont été rendus par un peloton d’infanterie légère au garde-à-vous, arme à l’épaule, sous les regards graves de la délégation gabonaise. On distinguait le ministre des Affaires étrangères, Paul Toungui, celui des Mines et du Pétrole, Casimir Oye Mba, qui représentait le Premier ministre, et des représentants des institutions gabonaises, notamment du Sénat et de l’Assemblée nationale.
La fille et ancienne chef de cabinet du défunt, Pascaline Bongo, épouse de Paul Toungui, avait regagné Libreville la veille au soir, après être restée aux côtés de son père pendant son agonie dans une clinique privée de Barcelone.
Côté espagnol, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Angel Lossada, a assisté à la cérémonie avant d’embarquer avec la délégation gabonaise pour Libreville où il représentera l’Espagne aux funérailles.
Les autorités espagnoles se sont montrées très discrètes après le décès de M. Bongo, ne publiant aucun communiqué officiel.
Le décès d’Omar Bongo Ondimba des suites d’un cancer, à l’âge de 73 ans, avait été annoncé officiellement lundi à Barcelone où il était hospitalisé depuis le 6 mai.
Selon le programme officiel des obsèques, sa dépouille recevra les honneurs militaires à son arrivée à Libreville, avant d’être transférée au Palais présidentiel où elle sera exposée pendant plusieurs jours.
Le public pourra rendre hommage à Omar Bongo de jeudi à samedi. Les délégations étrangères sont attendues mardi 16 juin pour un culte oecuménique et des oraisons funèbres, avant la levée du corps, auxquels devraient assister de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement.
Le président congolais Denis Sassou Nguesso, par ailleurs beau-père de M. Bongo, dont l’épouse Edith était décédée le 14 mars au Maroc, est arrivé mercredi à Libreville.
Omar Bongo Ondimba sera ensuite inhumé « dans l’intimité » dans sa région natale, le Haut-Ogooué (sud-est), le jeudi 18 juin.
La capitale gabonaise ressemblait jeudi matin à une ville morte. De nombreux commerces et sociétés n’avaient pas ouvert, tandis que la circulation, habituellement dense, était très fluide.
Conformément à la constitution gabonaise, la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombé, 66 ans, a été investie « provisoirement » mercredi présidente de la République.
Elle a pour tache d’organiser au plus tard 45 jours après sa prise de fonction une élection présidentielle, qui décidera de la délicate relève politique au Gabon après le long règne d’Omar Bongo.