La multiplicité des agents municipaux et départementaux a été remise en question lors du conseil des ministres du 8 mai dernier, qui a décidé de réduire et de plafonner le nombre des membres dans les bureaux des conseils municipaux et départementaux. Les économies ainsi réalisées sur le budget des collectivités locales devraient être redéployées dans des investissements porteurs pour le développement des communes.
La multiplication des membres des bureaux des conseils municipaux et départementaux plombe les budgets des collectivités locales. C’est ce qu’a constaté le gouvernement gabonais réuni en conseil des ministres le 8 mai dernier à Libreville, à l’issu duquel il a décidé de réduire et de plafonner ces effectifs conformément aux législations en vigueur.
Le rapport du ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, a éclairé le gouvernement sur les dysfonctionnements qui minent la gestion des collectivités locales, notamment le problème des sureffectifs qui pèsent sur leurs budgets.
Le ministre a par ailleurs rappelé que la législation gabonaise prévoit l’exécutif de la collectivité locale sous forme d’une équipe restreinte, formée les présidents et les vices présidents pour les conseils départementaux, les maires et ses adjoints dans le cas des communes et des arrondissements, dont l’effectif est établi selon les critères économiques, démographiques, géographiques et administratifs de la localité.
L’application de ces dispositions à géométrie variable sur l’ensemble du territoire gabonais aurait amené à avoir dans certaines localités des bureaux qui apparaissent comme des ensembles composites, éclatés et sans un clair partage des responsabilités entre les membres.
D’un point de vue financier, ces sureffectifs créent une charge salariale qui absorbe aujourd’hui environ 75% des budgets locaux, alors que la législation plafonne le budget de fonctionnement à 60% du budget alloué. Cette réduction du budget des collectivités locales porte un sérieux coup aux missions de développement qui leurs sont assignées.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement a pris la décision de réduire le nombre des membres des conseils municipaux et départementaux, pour que «les économies issues de cette limitation des charges salariales soient redéployées dans le fonctionnement des services de ces collectivités et dans l’investissement», précise le communiqué.
Le nombre des membres des bureaux des conseils départementaux a été plafonné à 7 dans la province de l’Estuaire ; 14 dans le Haut Ogooué ; 3 dans le Moyen Ogooué ; 10 dans la Ngounié ; 7 dans la Nyanga ; 5 dans l’Ogooué Ivindo ; 7 dans l’Ogooué Lolo ; 4 dans l’Ogooué Maritime et 7 dans le Woleu-Ntem.
Au titre de la composition des bureaux municipaux, les effectifs ont été limités à 13 dans l’Estuaire ; 16 dans le Haut Ogooué ; 4 dans le Moyen Ogooué ; 10 dans la Ngounié ; 8 dans la Nyanga ; 6 dans l’Ogooué Ivindo ; 7 dans l’Ogooué Lolo ; 6 dans l’Ogooué Maritime et 8 dans le Woleu-Ntem.
Les cabinets des maires ont également été revus à la baisse pour en limiter le poids budgétaire. Il a été arrêté que tous les maires de communes disposent d’un cabinent comprenant une secrétaire particulière et un chauffeur particulier. La composition du reste du cabinet varie ensuite selon les capacités financières réelles, l’organisation spatiale et les missions assignées.
Pour les communes dont la masse globale des ressources propres est comprise entre 10 millions et 500 millions de francs CFA, le maire dispose d’un chef de cabinet, de deux chargés de missions ainsi que de deux conseillers techniques en matière juridique et d’urbanisme.
Pour celles dont les ressources oscillent 500 millions et 5 milliards de francs CFA, le cabinet et composé d’un directeur, de cinq conseillers techniques ainsi que de trois chargés de missions.
Pour les communes qui disposent de ressources supérieures à 5 milliards de francs CFA, le maire dispose d’un directeur de cabinet, d’un chef de cabinet, de dix conseillers techniques, de cinq chargés de missions et de cinq attachés de cabinet.
Au titre des communes subdivisées en arrondissements, le maire d’arrondissement dispose d’un cabinet comprenant un chef de cabinet et deux chargés de missions.
Toutefois, les compositions arrêtées sont toujours susceptibles de modifications en fonction de l’évolution des critères économiques et géographiques de la localité concernée. C’est en principe le 20 mai prochain que les nouveaux maires seront élus.