Le Gabon confirme sa réputation positive de place importante où passent les actions diplomatiques d’envergure, en raison de l’Accord de cessez le feu et de paix conclu vendredi, au palais du front de mer, à Libreville, entre le gouvernement centrafricain, représenté par son ministre de la Communication, du Civisme, du Dialogue et de la Réconciliation nationale, Cyriaque Gonda, et le Mouvement politique et militaire centrafricain, autrement appelé l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), conduit par son président, Jean-Jacques Demafouth, en présence du chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba et du Représentant Spécial du secrétaire général de l’ONU en RCA, François Lonsény Fall, a rapporté le Secrétaire général adjoint, Porte parole du ministère gabonais des Affaires étrangères, Brigitte Anguilé Diop, donnant lecture du Communiqué final.
La signature de cet important Accord intervient un peu plus d’une semaine après la dernière visite effectuée en terre gabonaise par le président centrafricain, François Bozizé, lequel s’était longuement entretenu avec le président gabonais, Omar Bongo Ondimba, de la situation politico-économique qui se pose en terme de défis multiples à relever par le pouvoir, mais également par la classe politique dans son pays, en sa qualité de président de la Commission ad hoc dans l’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), des questions centrafricaines.
D’évidence, le chef de l’Etat gabonais avait été sollicité par son hôte en vue d’une médiation efficace en prélude au dialogue inclusif qui doit bientôt avoir lieu en République centrafricaine.
Cet important accord paraphé par le gouvernement de Bangui et l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), et dont GABONEWS a pris connaissance, comprend en tout sept articles. Le dernier d’entre ces points, indique clairement que « le présent accord entre en vigueur dès sa signature ».
Il prévoit (art. 3), en outre, la mise en place d’un programme « urgent et prioritaire » fondamentalement axé autour de trois exigences vitales : primo, « la réhabilitation dans leurs droits des militaires centrafricains radiés et des fonctionnaires civils de l’APRD dans leur formation et corps d’origine ».
Secundo, « la création de conditions de retour, de réinstallation et de réinsertion des personnes déplacées de l’intérieur et de l’extérieur ». Tertio, « la mise en place d’un plan d’urgence et de réhabilitation des zones affectées par le conflit dans les régions du Nord, du Nord-Ouest et du Centre ».
Entre autre avancée majeure contenues dans ce document, figure également la mise en place d’une « Commission de suivi » (art.5) de l’application dudit accord. Celle-ci se compose de six membres, dont trois représentants de chaque partie. A noter, que la « Commission de suivi » du présent accord peut, en cas de nécessité, « faire appel » au président du Comité Ad hoc pour un éventuel éclairage ou en cas de blocage.
A ce propos, l’art.6 est d’une importance capitale : « en cas de divergence de vues sur l’application ou de difficultés d’application du présent accord, l’une ou l’autre des parties peut faire recours au Comité de suivi. En cas de persistance de la divergence de vues, malgré les efforts de ce Comité, l’une ou l’autre partie peut faire recours au président du Comité Ad hoc dans l’espace CEMAC sur les questions centrafricaines dont le compromis s’impose à tous ».
Idem, l’art.2 n’est pas le moindre de tous, à en croire le « sentiment de satisfaction » exprimé par le président de l’APRD, Jean-Jacques Demafouth soucieux de faire valoir que cet accord est une « victoire du peuple » et non d’un camp sur un autre. A ce stade, le fait qu’il mentionne « le cantonnement des troupes de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) dans leurs zones actuelles en attendant leur intégration dans les forces de défense et de sécurité ou leur insertion dans la vie civile » dans l’accord conclu est « très important » à ses yeux.
Enfin, grâce à cet accord annonçant « l’arrêt immédiat des hostilités et l’abstention de tout acte militaire ou tout autre forme de violence, ainsi que l’arrêt de toute campagnes médiatiques de nature à nuire aux efforts visant à faire prévaloir l’esprit de fraternité et de concorde nationale (art.1er) », on s’estime fondé à croire que la RCA se remet en route pour envisager le retour à une stabilité durable. Laquelle passe par ce dialogue inclusif qui reste à organiser sur la base d’un « Accord global » encore à conclure.
Résultat : l’art.2 est sans équivoque. « Afin de créer les conditions de sécurité et de paix pour la tenue d’un dialogue inclusif, les parties conviennent de l’arrêt de toutes judiciaires devant les juridictions centrafricaines pour toutes causes, que ce soient déjà engagées à l’encontre des membres civils et militaires de l’APRD par l’adoption d’une loi d’amnistie générale et la libération de ses membres civils et militaires qui sont détenus. En somme, la conclusion de cet Accord de cessez le feu et paix, précédée en matinée par une réunion de travail entre les deux délégations au cabinet du chef de la diplomatie gabonaise, Laure Olga Gondjout, est de bon augure pour ce pays à l’économie balbutiante. C’est même peu dire.