Le corps diplomatique accrédité dans la capitale gabonaise a été convié, samedi, par le Directeur général du Centre international des civilisations Bantus (CICIBA), l’ambassadeur Marie-Hélène Mathey Boo, à procéder à une visite guidée de cette institution, ainsi qu’à prendre part à l’exposition présentant une centaine d’œuvres offrant une large palette de support plastique contemporain ( peinture à l’huile, peinture acrylique anglaise, techniques mixtes, collage, tissages, sculpture en bronze, sur pierre céramique …), définie à l’occasion comme étant « un enracinement dans les traditions bantu » profondes, perceptibles au siège d’Awendjé, où ces hôtes de marque ont pris connaissance de l’existence d’atouts inestimables, symbolisant le produit de plus de 20 ans de recherches scientifiques conservées à travers une banque de données informatisées et une salle de documentation ouverte au public quotidiennement.
Autant qu’on sache, cet événement s’inscrit dans le cadre de la neuvième édition de la Fête des Cultures du Gabon. Lors de cette visite guidée, le corps diplomatique s’est montré séduit par les divers styles et écoles de pensées qui s’expriment à travers les œuvres de deux grands maîtres, en l’occurrence Michel Fataki et Bernard Konongo. Cette délégation a également pu découvrir, via les explications données dans les détails, les délicats personnages de Mpane Endobo de la RDC, de même que les « grands » classiques incarnés par les pionniers de la très ancienne école de Poto-Poto de la rue de Mayama du Congo-Brazzaville, chefs d’œuvres incontestables de cette exposition mémorable.
De fait, le panorama en question a permis à ces diplomates de mesurer la pertinence des pièces des « grands maîtres » des années 80 qui ont pris une part incomparable à la première biennale d’art bantu contemporain organisé par le CICIBA, sans oublier les sculptures ritualistes du gabonais Jean Galbert Nzé, voire celle de son compatriote Clotaire Babika, et enfin la peinture populaire congolaise issue de la « deuxième génération », incarnée par les « immortels » fils du terroir que sont Dzon, Mbaki et Kapéla… D’autres sculptures saisssantes, aussi, ont frappé ces visiteurs, à l’instar de celle dite avant – gardiste des îles du talentueux Armindo Lopes de Sao Tome et Principe.
« L’art contemporain est le fruit d’une inspiration nécessairement composite, et d’une démarche toujours audacieuse à l’image de la reconnaissance du CICIBA, qui comme pour toute institution à la croisée des chemins, aborde un long processus de reconversion, rempli d’espoirs, mais aussi semé d’embûches » a plaidé Marie-Hélène Mathey Boo, non sans fierté d’être l’hôte d’autant de diplomates d’origines et d’obédiences diverses, y compris de représentants d’Organisations multilatérales.
Au final, elle a fait une précision importante sur fond de défi : « le CICIBA a un grand projet destiné à identifier et à promouvoir les détenteurs de nos savoirs ancestraux qualifiés de Trésors humains vivants dans la Convention de l’UNESCO pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel ». Manifestement, cette tâche est d’une grande envergure. Mais pas impossible…
On rappelle, que le CICIBA a été créé il y a vingt cinq ans, précisément le 8 janvier 1983. Sa vocation fondamentale est de promouvoir la recherche et la promotion de la créativité des savoirs traditionnels et du savoir-faire des peuples de civilisation bantu.