Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi dans plusieurs villes du Burkina Faso à l’appel de la Coalition contre la vie chère, en marge d’une grève générale de 72 heures lancée mardi pour protester contre la hausse des prix des produits de base.
Dans la capitale Ouagadougou, des dizaines de milliers de manifestants ont entamé leur marche tôt dans la matinée entre la Bourse du travail et le centre-ville, sous la surveillance d’un important dispositif policier.
Ils devaient ensuite revenir à la Bourse pour un meeting prévu à la mi-journée par la Coalition, qui regroupe syndicats et associations de la société civile.
Les manifestants, dont beaucoup brandissaient des casseroles, des marmites et des sacs de riz vides, ont scandé des slogans tels que « Non au blocage des salaires et pensions » et « Non au renchérissement du coût de la vie ».
Des marches similaires ont rassemblé plusieurs milliers de personnes notamment à Koudougou (centre), Bobo Dioulasso (ouest), Pô (sud) et Fada-Ngourma (est), ont rapporté des habitants et des responsables syndicaux.
La grève, diversement suivie mardi à l’appel de syndicats dans l’ensemble du pays, enregistrait une meilleure participation mercredi dans l’ensemble des secteurs d’activité, a-t-on appris de sources concordantes.
« La population est sortie nombreuse, le peuple a répondu à notre appel. Cela démontre que ce que nous disons n’est pas du tout une vue de l’esprit. Nous nous félicitons de cette sortie massive », a déclaré à l’AFP le porte-parole d’une vingtaine de syndicats, Jean Mathias Liliou.
Les syndicats et la Coalition réclament une augmentation rétroactive des salaires et pensions des travailleurs du public, du parapublic et du privé de 25% à compter de janvier 2001.
Ils demandent aussi une réduction « significative et effective » des prix et un approvisionnement régulier en produits de première nécessité tels que le riz, le mil, le maïs, le haricot, l’huile, le sel, le sucre ou le lait.
Ces denrées connaissent une forte inflation depuis plusieurs mois dans ce pays enclavé qui fait partie des plus pauvres du monde.