L’ex-Premier ministre et candidat indépendant à l’élection présidentielle du 30 août, Jean Eyéghé Ndong s’est déclaré le 15 août, à l’occasion de sa première sortie officielle, comme le candidat « du courage » à ce futur scrutin.
« Il faut du courage en politique et je crois que je l’ai ce courage. J’ai démissionné de mes fonctions de Premier ministre pour dire non quand cela ne va pas », a déclaré M. Eyéghé Ndong devant une foule en liesse venue au gymnase Président Bongo soutenir leur « champion » à cette élection présidentielle. Le dernier Premier ministre de feu le Président Omar Bongo Ondimba a également fait une critique lucide du fonctionnement de l’Etat qu’il a jugée mauvaise. Selon l’ancien chef du gouvernement et vice-président du PDG, en l’état actuel, le gouvernement ne joue pas pleinement son rôle de superviseur de l’administration publique. Il a dressé un portrait robot d’un Premier ministre véritable homme orchestre de l’action gouvernementale pour tenir la comparaison.
Jean Eyéghé Ndong est revenu sur la redistribution des fruits de la croissance générés par les recettes de l’Etat dont l’essentiel est capté par ceux que défunt président avait qualifié de « roitelets », lors de son discours de décembre 2008. Celui qui se considère comme le candidat du social estime qu’il faut réparer cette injustice et pour le faire il faut du courage. Or, cette qualité, l’élu de Nkembo assure qu’il en à revendre. « Le Courage je l’ai eu quand j’ai demandé au Président de la République d’ouvrir le dossier du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) bloqué depuis 25 ans », s’est-il vanté. En 2007 l’Etat gabonais a consenti d’augmenter le SMIG à 80 000 F.CFA alors qu’il était de 44 000 F.CFA. Jean Eyéghé Ndong 63 ans, a été Premier ministre de janvier 2006 à juillet 2009. Il a claqué la porte au lendemain de la désignation de son ministre de la Défense nationale, Ali Bongo Ondimba, fils du défunt président comme candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) à cette élection présidentielle. Il a été suivi par deux ministres, Casimir Oyé Mba (Mines et pétrole) et André Mba Obame (Coordination et du suivi de l’action gouvernementale), tous deux également candidats indépendants à ce scrutin jugé historique par plusieurs observateurs.