Suite à l’appel d’offres lancé par le koweitien Zain pour la cession de ses filiales africaines, l’opérateur Moov a annoncé à la fin du mois de juillet dernier son intérêt pour le rachat de 51% des parts du groupe. Si une telle cession était opérée, elle bouleverserait le paysage des télécommunications au Gabon, avec l’acquisition des 61% de parts du marché gabonais détenus par Zain, portant ses parts à près de 70% du marché gabonais de la téléphonie mobile.
L’opérateur dubaïote Emirates Telecommunications, Etisalat, plus connu sous le nom commercial de Moov, a annoncé à la fin du mois de juillet dernier être intéressé par le rachat de 51% du koweïtien Zain.
«Nous sommes intéressés par Zain dans son ensemble parce que sa valeur est juste», a déclaré Jamal al-Jarwan à Reuters dans un entretien téléphonique.
«Nous souhaiterions prendre 51% de Zain (…), c’est une affaire intéressante», a-t-il ajouté, sans toutefois précisé si les négociations avaient été ouvertes. Le groupe avait fait savoir au début du mois de juillet qu’il avait mandaté UBS et plusieurs autres consultants pour faire le point sur sa stratégie face à la conjoncture internationale.
L’appel d’offres lancé récemment par Zain pour la cession de ses filiales africaines avait éveillé les intérêts de nombreux opérateurs, notamment le numéro 2 français des télécommunications, Vivendi, qui a finalement abandonné en raison du prix trop élevé demandé par Zain, entre 10 et 12 milliards de dollars, pour ses 40 millions de clients mobiles dans ses 16 filiales africaines.
«Un certain nombre d’opérations de Zain ne sont pas profitables sur le marché africain, qui requiert des capitaux d’investissements considérables. Le continent représente près de 60% du capital d’investissements, mais moins de 20% des profits», expliquait un expert d’Africa Next Investment Research.
China Mobile serait également intéressée pour le rachat de 40% de son capitale, une information démentie par Zain.
«Concernant des négociations entre un grand groupe asiatique et ses actionnaires, la direction du groupe n’est pas informée sur ce sujet, qui est de la responsabilité des actionnaires», écrit Zain dans un communiqué publié sur son site internet.
Au niveau du Gabon, une telle cession entraînerait un bouleversement significatif du paysage des télécommunications au Gabon, où Zain détient 61% des parts de marché, contre seulement 8% pour Moov.
Si Moov devenait actionnaire majoritaire, il ferait main basse sur près de 70% des parts de marché de la téléphonie mobile au Gabon, en héritant des 830 000 abonnés de Zain et sa couverture de 85% de la population. Zain génère actuellement près de 472 emplois, dont 99% de nationaux et près de 18 000 emplois indirects.