Les Gabonais attendent la proclamation des résultats de l’élection présidentielle d’hier, alors que les trois favoris se sont déjà annoncés vainqueurs selon les estimations de leurs délégations dans les bureaux de vote sur l’étendue du territoire national. Les militants de chacun des trois favoris crient déjà à la victoire, alors que le Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) ne pourrait communiquer les résultats officiels dans les meilleurs des cas que le 2 septembre prochain.

© Static/Gaboneco – Ali Bongo, dernier candidat à s’être déclaré vainqueur de la présidentielle, le 31 août vers 11h

La guerre des communiqués bat son plein entre les Etats-majors des trois candidats favoris de l’élection présidentielle pour laquelle les Gabonais se sont rendus massivement aux urnes hier 30 août.

Pierre Mamboundou, (Alliance pour le changement et la restauraution, opposition), André Mba Obame (Bloc uni des forces du changement, indépendant) et Ali Bongo Ondimba (Parti démocratique gabonais, au pouvoir) ont rivalisé d’annonces publiques pour proclamer leurs victoire.

Chacun revendique avec ses chiffres la victoire tout en appelant la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) à publier au plus vite les résultats officiels.

Dans un communiqué diffusé dans la soirée du 30 août par l’ACR et signé «le président de la République, Pierre Mamboundou», ce dernier a déclaré qu’«au terme de la consultation électorale qui vient de s’achever, le peuple gabonais vient d’ouvrir la perspective d’un espoir», annonçant déjà la constitution avant la fin de la semaine d’un gouvernement restreint de moins de 30 membres.

Le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, a affirmé peu après la déclaration de Mamboundou que le candidat du parti, Ali Bongo Ondimba, était donné largement vainqueur «dans la plupart des provinces, des départements et des communes du pays».

Du côté du candidat indépendant André Mba Obame, rejoint deux jours avant le scrutin par 5 candidats désistés, qui a annoncé aux alentours de 2H00 que «les résulstats que nous avons centralisés me donnent largement en tête au niveau de l’Estuaire, qui représente 40% du corp électoral».

«Quand on additionnera je devrais avoir un pourcentage qui ne sera pas loin des 50 à 60%. Les mêmes résultats me donnent largement gagnant dans la province du Woleu-Ntem, qui représente 11% du corp électoral. Les mêmes résultats me donnent gagnant dans le Moyen Ogooué et l’Ogooué Ivindo, or ces quatre province représentent 61% du corp électoral», affirme-t-il.

Face aux déclarations similaires de ses adversaires, il rétorque que lui affirme qu’il arrive «en tête en donnant les endroits où je gagne et les endroits et je ne gagne pas. Qu’ils vous disent la même chose».

«Aujourd’hui si le candidat de l’UPG, Pierre Mamboundou, se déclare vainqueur, je lui dirais qu’il est difficile d’être vaiqnueur si vous n’êtes en tête que dans trois provinces sur neuf qui ne représentent que 25% du corps. Quant au PDG, son candidat n’est en tête que dans deux provinces qui ne représentent que 16% du corps électoral. Ce ne sont pas des sondages mais des résultats», poursuit André Mba Obame.

Déjà annoncé vainqueur par le secrétaire généraldu PDG dans la soirée du 30 août, Ali Bongo Ondimba a réuni un point-presse dans la matinée du 31 août à son Etat-major de campagne pour confirmer sa victoire.

«Nos résultats proviennent de l’étranger et de l’ensemble du pays, et de façon général nous sommes en tête sur l’ensemble du territoire», affirme le candidat, indiquant que «les autres» candidats n’auraient des résultats favorables dans quelques provinces et villes du pays.

Répondant à la presse sur les sources et les chiffres exacts lui permettant de proclamer sa victoire, le candidat du PDG est resté vague, en affirmant qu’il préférait attendre la publication des résultats officiels.

Le dépouillement des bulletins de vote se poursuivait le 31 août selon la Commission électorale nationale autonome et permanente, qui a indiqué que les résultats seraient publiés «plus probablement mercredi (2 septembre)».

Elle explique notamment que les représentants de la CENAP dans les provinces, départements et communes du pays n’avaient «pas tous transmis leurs résultats» ce 31 août.

En attendant ces résultats, le pays retient son souffle car personne n’est encore en mesure de vérifier le bien fondé de ces tendances qui émament des représentants de chacun des trois favoris sur l’étendue du territoire national.