L’Union du peuple gabonais (UPG), l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE), l’indépendant Tchango et le Parti démocratique gabonais (PDG) ont conclu le 22 mai autour du président Bongo Ondimba à Libreville un accord de cogestion de la commune de Port -Gentil, la capitale économique du pays. Dans la journée, des tracts menaçant s’en prendre aux intérêts français dans cette localité si cette alliance venait contrarier le verdict populaire du scrutin du 27 avril dernier circulaient à Libreville. L’élection de nouveaux maires prévu aujourd’hui sur l’ensemble du pays n’a pas eu lieu à Port-Gentil
La tension monte dans la capitale économique suite à l’alliance des partis de l’opposition avec ceux de la majorité et un indépendant pour prendre le contrôle cogéré de la commune, contrariant les résultats du scrutin du 27 avril dernier qui portaient le maire sortant, Séraphin Ndaot, en position de force pour briguer un second mandat.
Réunis le 22 mai dernier au palais du bord de mer autour du président Bongo Ondimba, le leader de l’UPG, Pierre Mamboundou, le secrétaire général de l’UGDD, Sylvestre Ratanga, l’indépendant Tchango, le président de l’ADERE, Didjob Divungi Di Ndinge et le secrétaire général adjoint du PDG, Michel Menga, ont signé un accord de cogestion de la commune de Port Gentil avec un programme commun de gouvernance pour une gestion collégiale des services décentralisés des mairies d’arrondissements.
Le programme de cogestion accorde la mairie centrale et le poste de quatrième adjoint au PDG. L’UPG hérite des postes de premier et troisième adjoints au maire tandis que l’UGDD obtient le poste de second adjoint.
Selon les termes de l’accord, le premier arrondissement de Port Gentil revient à l’UGDD et le quatrième à l’ADERE, tandis que les second et troisième arrondissements restent sous le contrôle du maire sortant, Séraphin Ndaot. Les sièges de sénateurs des deux arrondissements aux mains de la nouvelle alliance reviendront à l’UPG et au PDG lors du renouvellement de du sénat en février 2009.
Au sortir du scrutin du 27 avril dernier, sur les 63 postes de conseillers en jeu dans la commune, le PDG avait obtenu 15 sièges, l’UPG 12, l’ADERE 3, l’UGDD 3 également, 2 pour le group de l’indépendant Tchango, tandis que l’alliance des bâtisseurs de Séraphin Ndaot avait obtenu 28 conseillers, manquant de quatre sièges le contrôle sans partage de la commune.
Mais cette alliance opportuniste des adversaires de Ndaot enlève tout espoir à ce dernier de prétendre à un second mandat à la tête de la capitale économique du pays.
La population qui avait pourtant massivement approuvé cette éventualité a vivement protesté contre la contradiction du verdict populaire de la consultation électorale. Les notables et chefs de quartiers de la commune ont fait circuler des tracts et parvenir une correspondance à l’ambassade de France, menaçant de s’attaquer aux intérêts français dans cette localité si la volonté populaire venait à être bafouée à l’issue des scrutins des 23 et 25 mai prochains.
Réunis en conseil des ministres le 21 mai dernier, le gouvernement a vivement condamné ces velléités d’agitation et appelé les responsables de la sécurité à prendre les mesures nécessaires pour contenir tout débordements.