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Gabon : Ali Bongo adoubé par la «communauté internationale»

Proclamé troisième président élu de la République gabonaise le 4 septembre dernier par la Cour Constitutionnelle, Ali Bongo Ondimba a reçu au compte goutte les félicitations de la communauté internationale, alors que de violentes contestations populaires grondaient encore à Port-Gentil, la capitale économique. Le président libyen Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy, et au moins trois dirigeants de la sous région ont déjà adressé leurs félicitations au successeur du doyen des chefs d’Etats africains.

© D.R. Ali Bongo Ondimba, élu à la tête de l’Etat gabonais avec 41,73% des suffrages

Après la victoire d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle du 30 août avec 41,73% des suffrages proclamés le 4 septembre dernier par la Cour Constitutionnelle, les félécitations de la communauté internationale ont timidement commencé à pleuvoir dès le 5 septembre, alors que la révolte grondait encore à Port-Gentil, la capitale économique mise à sac après l’annonce des résultats.

Le président libyen Mouammar Kadhafi a été le premier à féliciter Ali Bongo pour sa victoire du 30 août. Dans un entretien téléphonique avec le nouveau président gabonais, Mouammar Kadhafi l’a «félicité de la confiance placée en lui par le peuple gabonais en le choisissant comme président de la République du Gabon».

Le Guide libyen aurait également émis le voeu que «le Gabon persévère dans le processus de stabilité, comme c’était le cas au temps du président défunt Omar Bongo, et poursuive son rôle dans la consolidation du processus de l’Union africaine et le parachèvement de la mise en place de l’autorité fédérale, sur la voie de la réalisation de la mise en oeuvre des Etats-Unis d’Afrique».

Dimanche 6 septembre, c’est le président camerounais Paul Biya qui a salué la victoire du fils aîné du défunt doyen des chefs d’Etats africains, lui rappelant que «la confiance dont vous êtes ainsi investi est assurément porteuse de nouveaux espoirs pour votre peuple, mais elle est aussi chargée de grands défis, ceux de la paix, du développement et du progrès auxquels aspirent particulièrement les peuples africains».

Le roi Mohammed VI du Maroc, dont l’amitié avec le nouveau chef d’Etat gabonais n’est plus a prouvée, a adressé à Ali Bongo Ondimba «ses félicitations les plus chaleureuses et ses sincères voeux de plein succès».

Le souverain marocain a estimé que cette élection «reflète, de manière éclatante, la foi inébranlable du peuple gabonais frère en vos qualités humaines avérées, en votre sagesse affirmée et en vos capacités d’homme d’Etat expérimenté à même de réaliser les ambitions de son peuple qui aspire à davantage de progrès et de prospérité dans la stabilité et la quiétude».

Le 7 septembre dernier, c’est le président tchadien Idriss Deby Itno qui a adressé à son tour ses «très vives et chaleureuses félicitations» à Ai Bongo Ondimba pour sa «brillante élection à la magistrature suprême».

«Les qualités personnelles de monsieur Ali Bongo et la maturité du peuple gabonais sont un gage pour la réussite et le maintien de la paix, non seulement pour la Gabon, mais aussi pour la sous-région», a-t-il estimé.

Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, en sa qualité de président en exercice de la Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale (CEMAC), a également félicité le nouveau chef d’Etat gabonais.

Au niveau de la sous-région, les présidents de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, congolais Denis Sassou Nguesso, grand-père des demi-frères d’Ali Bongo Ondimba, et François Bozizé, ne se sont pas encore prononcés, attendant peut-être l’investiture du nouvel élu.

Le ministre guinéen de la Défense nationale, le général Sékouba Konaté, a été reçu hier à Libreville par le nouvel élu à la tête de l’Etat pour adressé les félicitations du chef d’Etat guinéen, Moussa Daddy’s Camara.

Les félicitations françaises interviennent elles après quatre jours de tension, à Port-Gentil où les contestataires s’en sont pris aux intérêts pétroliers français, qu’ils accusent de soutenir dans l’ombre un «coup d’Etat électoral».

Adressans ses félicitations au nouveau président, Nicolas Sarkozy a ajouté qu’«au delà de ces défis gabonais, cette élection est venue souligner l’existence d’un défi commun, celui de la refondation de relations étroites, partenariales et équilibrées entre nos deux pays».

Niant en bloc toute implication ou positionnement dans le choix du nouveau présdient gabonais, «la France acceptera le résultat des élections», avait affirmé le 3 septembre dernier le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, au plus fort de la polémique sur l’ingérence officieuse de la France dans l’élection gabonaise.

Le parti socialiste français (PS, opposition) avait dénoncé le 5 septembre la caution apportée au résultat des élections par le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, qui affirmait que ces élections s’étaient déroulées dans un climat «qui n’appelait pas de contestation particulière».

«Le Parti socialiste regrette que l’élection présidentielle gabonaise n’ait pas permis de désigner le nouveau président selon une procédure irréprochable sur le plan démocratique, (…) [qui] n’a malheureusement pas permis d’obtenir un résultat clair et incontestable», avait déploré l’opposition française.

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