Les enseignants membres de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED), réunis en assemblée générale à leur siège de la Peyrie à Libreville, ont décidé, ce lundi, de maintenir leur mouvement de grève malgré l’appel de sa suspension par le gouvernement.
Le nouveau modérateur de la CONASYSED, Léa Isabelle Ozouney, au nom de ses collègues a déclaré qu’« au regard de tout ce qui a été fait, le gouvernement n’a pas respecté le protocole d’accord sur les nombreux points et dans de telles circonstances, nous ne pouvons pas suspendre notre grève ».
Les enseignants qui durcissent également le ton au moment où le ministre de l’Education nationale a exigé des chefs d’établissements les listes des enseignants en grève exigent désormais « la mise en place d’un centre de gestion des agents de l’Education nationale avec connexion au ministère des Finances et de celui de la Fonction publique ». De même, ils demandent au gouvernement l’annulation des « affectations et mutations arbitraires des syndicalistes ».
Autres exigences formulées par les membres de la CONASYSED, le payement des primes incitatives à la fonction enseignante des enseignants stagiaires et des oubliés, ainsi que l’octroi des postes budgétaires aux enseignants sortis des écoles entre 2001-2005 qui en attendent encore, d’autant que sur les 3 000 au départ, en octobre 2008, seuls 387 ont reçu leurs postes budgétaires.
Face à cet état de fait qui paralyse le système éducatif gabonais depuis pratiquement octobre 2008, les enseignements des Ecoles conventionnées estiment ne pas être concernés par cette grève: « nous sommes à ‘’moitié concernés’’, donc on préfère dispenser les cours aux enfants », a déclaré une enseignante du Collège Bessieux.
Réagissant à cette posture, le membre du collège des pairs de la CONASYSED, Fridolin Mve Messa souligne que « la grève concerne tous les enseignants y compris ceux des Ecoles conventionnées ».
« Vous êtes des fonctionnaires comme les autres. Donc, il nous faut une solidarité », a-t- il souhaité.
Le Conseil des ministres de ce jeudi dernier, présidé au palais de la présidence de la République par le chef de l’Etat, Rose Francine Rogombé, avait de nouveau pris l’engagement, en affichant sa « ferme volonté de résoudre de façon effective les problèmes demeurés jusqu’à ce jour en suspens dans le Protocole d’ Accord du 13 janvier 2009 signé avec la CONASYSED ».
Outre ce ferme engagement, le Conseil avait également précisé qu’ « à l’instar des Centres de Gestion des Ressources Humaines qui vont être crées dans les différents ministères du secteur éducation pour suivre la carrière des enseignants, d’autres centres seront également mis en place dans les départements concerné »s pour suivre les situations administratives des personnels de santé ».
Toutefois, l’issue de ce Conseil, entre autres décisions prises et rendues publiques, le gouvernement avait également indiqué qu’ « à compter du 12 octobre, tout enseignant qui ne se présentera pas sur son lieu de travail sera mis sous bond de caisse ».
Les enseignants adhérents à la CONASYSED sont entrés en grève le 5 octobre dernier, jour de la rentrée des classes.