Des individus non encore identifiés seraient actuellement à la recherche du journaliste Jonas Moulenda du quotidien national l’union pour lui faire « payer » l’audace d’avoir publié un bilan autre que celui de trois morts établi par le gouvernement après la violente répression militaire qui s’est abattue sur Port-Gentil, pour venir à bout des violentes émeutes qui se sont déroulées dans la capitale économique gabonaise du 3 au 6 septembre, a appris APA.
Auteur d’une série de reportages intitulés « Je reviens de Port-Gentil », Jonas Moulenda, a fait l’objet d’une deuxième perquisition illégale de son domicile par des inconnus dans la nuit de vendredi à samedi derniers, après la première qui s’est déroulée le 26 septembre dernier.
Dans ses articles, le journaliste a osé remettre en question le bilan de trois morts établi par le gouvernement après la violente répression militaire destinée à stopper les violences et les pillages qui se sont déroulées dans la capitale économique gabonaise, juste après l’annonce de la victoire du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle du 30 août dernier.
Le journaliste a fait état, dans ses « papiers », d’une vingtaine des victimes voire plus et rapporté de nombreux témoignages dénonçant les exactions des militaires contre les populations, maltraitées et humiliées par les forces de sécurité.
Depuis la publication de ces articles, Jonas Moulenda a reçu plusieurs menaces de mort anonymes sur son téléphone portable. Il ne dort plus à son domicile et a dû mettre sa famille à l’abri. Le journaliste revient cependant tous les jours chez lui pour aérer la maison.
Le jour de la dernière perquisition, il avait quitté son domicile à 22H00 (21H00 GMT). La perquisition a eu lieu à 2H17, selon son ordinateur portable qui a été ouvert par les inconnus qui se sont désintéressés de la somme d’argent assez rondelette pourtant que le journaliste a laissée par mégarde sur son poste téléviseur.
A la suite de la parution des articles de Moulenda, le Directeur de la publication de l’Union, Albert Yangari, avait été brièvement interpellé et interrogé dans les locaux du B2, les renseignements militaires, sur la nouvelle ligne éditoriale du journal qui se distingue de plus en plus par une liberté de ton inhabituelle.
Selon une voisine, ceux qui ont perquisitionné le domicile de Moulenda dans la nuit de vendredi à samedi derniers étaient au nombre de six et sont arrivés à bord d’un véhicule Toyota double cabine de couleur blanche.