Une coalition de partis d’opposition et de candidats battus à l’élection présidentielle du 30 août au Gabon a critiqué mardi les dernières mesures du gouvernement d’Ali Bongo, parlant de « dictature émergente ».
« La coalition continue de rappeler que le régime (…) est une dictature émergente », a déclaré à la presse le porte-parole de la coalition, l’ancien Premier ministre Jean Eyéghé Ndong en référence au « Gabon émergent » qu’Ali Bongo a promis aux Gabonais lors de sa campagne électorale.
Pour la coalition, la décision de la Cour constitutionnelle de reporter des élections législatives partielles destinées à renouveler les sièges de quatre députés exclus en juillet par le parti au pouvoir – dont les ex-ministres et candidats André Mba Obame, Casimir Oyé Mba et Eyéghé Ndong- est « surprenante ».
Cette élection qui devait initialement être organisée en octobre se tiendra au cours du premier semestre 2010.
La décision de la Cour « cache mal la crainte du pouvoir qui sait pertinemment que ces élections partielles seront l’occasion de lui infliger la démonstration de son illégitimité », a dit M. Eyéghé Ndong.
Elu à l’issue d’un scrutin contesté, Ali Bongo Ondimba, fils aîné du président Omar Bongo Ondimba décédé en juin, a été investi président le 16 octobre. Il a notamment promis de mettre un terme à la corruption et au clientélisme.
La coalition a aussi commenté « l’application spécieuse » par le nouveau gouvernement d’un article de loi qui interdit à un fonctionnaire d’exercer des responsabilités syndicales à moins d’être détaché de la fonction publique. L’opposition reproche notamment au gouvernement sa volonté de l’étendre aux partis politiques et aux fédérations sportives.
Le gouvernement « voudrait laisser croire (…) que les responsables des syndicats, des fédérations sportives et des partis politiques sont de mauvais fonctionnaires (…). Cela est inexact et même outrageant », a affirmé M. Eyéghé Ndong.