Des filets presque vides, les pêcheurs du port Mole de Libreville, un des principaux ports de pêche artisanale du Gabon, assurent trouver de moins en moins de poissons au fil du temps, ce qui les met en difficulté face à la vie qui devient de plus en plus chère et face aux investissements consentis pour cette activité qui n’arrive pratiquement plus à nourrir son homme, ceci du fait des problèmes liés aux grandes questions actuelles en rapport avec le réchauffement de la planète.
« Nous sommes en train de passer des moments difficiles », déclare Amgbho, un pécheur togolais, en désignant la maigre recette d’une nuit de pêche effectué avec quatre de ses collègues.
Ce pêcheur togolais, d’une quarantaine d’années s’est installé à Libreville au début des années 90. A l’époque, souligne –t-il, le métier permettait de vivre correctement. Aujourd’hui, tout a changé: les filets des pirogues qui accostent chaque matin sur la plage en face de l’hôpital Jeanne Ebori sont très souvent peu chargés.
« On ne gagne plus rien. Il y a deux ans encore, une sortie rapportait près de 100.000 francs CFA par jour. Aujourd’hui, il faut s’estimer heureux quand on a juste 50.000 francs CFA. Avec cette modique somme, il faut payer l’essence, de plus en plus chère, pour faire tourner les moteurs et nourrir aussi nos familles », s’est plaint le pêcheur qui constate que le réchauffement climatique est un réel problème pour l’avenir et même pour le présent du moment où les effets se font déjà ressentir.
« Cela fait seulement une cuvette. Avant, on en remplissait facilement une dizaine », a-t-il ajouté.
Sur le marché de la capitale, les revendeuses se plaignent, elles aussi de la raréfaction du poisson, de l’augmentation du coût et de la quantité de ce qui est livré désormais par les grossistes. « Il y a quelques années on trouvait un kilo de poissons à 500 francs CFA, aujourd’hui, il coûte 2.000 francs CFA », explique l’une des revendeuses, qui ne comprend comment le Gabon doté d’une si large côte (environ 800 km) et « inondé » a autant de problèmes.
On rappelle que pour combler le déficit, le Gabon importe environ 100.000 tonnes de poissons.