Un président noir à la Maison Blanche ? Nombre de personnalités noires françaises ont exprimé leur sympathie à l’égard du candidat démocrate américain, Barack Obama.
Rama Yade, la secrétaire d’Etat chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme, s’est réjouie d’une telle possibilité, soulignant au micro de Radio communauté juive que « l’Amérique a souvent été en avance ». »J’ai envie de croire que c’est possible aussi en France, parce que le peuple Français est un peuple révolutionnaire par nature, par identité, et je crois qu’avec ce peuple-là tout est possible », a-t-elle relevé, rappelant qu’une femme noire, Christiane Taubira, a déjà été candidate à l’Elysée.
Pour Christiane Taubira, députée PRG de Guyane, que « cette société » américaine « qui passe son temps à s’installer en surplomb du monde » (…) « soit capable de dire qu’elle n’a aucun problème à être représentée par Obama, voire potentiellement dirigée par Obama, c’est le XXIe siècle ! » Pourtant, selon elle, ce scénario « n’est pas possible en France dans l’état actuel des choses ». « Pas à cause des Français qui seraient très contents de vivre une pareille aventure, mais parce que, confie Mme Taubira, je ne vois pas un grand parti dans ce pays capable de s’aligner derrière un Obama français, homme ou femme ».
« L’éventualité qu’un Noir accède à la présidence en France est peu probable mais nous y travaillons », estime Louis-Georges Tin, porte-parole du Conseil représentatif des associations noires (CRAN).
François Durpaire, auteur avec Olivier Richomme de la première biographie en langue française du sénateur de l’Illinois, L’Amérique de Barack Obama, est plus prudent : « On aurait posé la question » de la possibilité d’un candidat noir à la présidence, « il y a quelques mois, aux Américains, ils auraient tous répondu non, mais les choses ont changé ».
L’eurodéputé PS Harlem Désir souligne qu' »Obama représente un grand espoir pour l’Amérique ». « Il a soulevé un enthousiasme, une énergie dans la jeunesse qui traditionnellement ne se mobilisait pas pour les primaires », ajoute-t-il.
Un président noir en France ? « Cela sera possible un jour, mais je ne suis pas sûr qu’on en est déjà là », juge-t-il. « Pourtant la France a changé et l’élection de Nicolas Sarkozy en est la preuve, c’est un fils d’immigré, avec un grand-père juif, qui n’a pas de racines en province », commente-t-il.
Ancien adjoint à la mairie de Sarcelles (Val-d’Oise) lorsque le socialiste Dominique Strauss-Kahn en était le maire, Mohamed Fofana, 51 ans, voit dans la nomination d’Obama, « l’événement le plus important depuis la libération de Nelson Mandela ».
« Dans des villes comme Garges, Villiers-le-Bel ou Sarcelles où il y a 30 % de Noirs, la communauté noire est sans doute la moins structurée », affirme-t-il.
« Mais on ne va plus se laisser faire, si on ne veut plus de nous dans le cadre des listes républicaines nous allons nous inscrire dans une démarche communautariste. Ce que nous disions avant dans les coulisses, on va maintenant le dire publiquement : il faut un maire noir à Sarcelles », ajoute M. Fofana.
Laura Bush rend hommage à Hillary Clinton
La première dame des Etats-Unis, Laura Bush, a exprimé lundi 9 juin son admiration pour « le cran et la force » dont a fait preuve Hillary Clinton au cours de la course à l’investiture démocrate. Sachant ce qu’exige ce genre de campagne, « j’ai beaucoup d’admiration pour son endurance ». a-t-elle ajouté. Accompagnant son époux dans sa dernière tournée européenne, la first lady a précisé qu’elle suivait avec une grande attention la campagne pour l’élection présidentielle. La femme de l’actuel président a également pris la défense de Michelle Obama, la femme du candidat démocrate, qui a été vivement critiquée par les républicains pour avoir déclaré en février dernier dans le Wisconsin qu’elle était fière des Etats-Unis pour la première fois de sa vie d’adulte. « Je pense qu’elle voulait probablement dire : « ‘e suis plus fière »‘, a déclaré Mme Bush dans un entretien à l’émission « Good Morning America » sur ABC, soulignant la « nécessité de faire très attention à ce que l’on dit ».
Source: le monde avec l’AFP