Au terme d’un séjour de 24 h en Côte d’Ivoire, le Président de la République Gabonaise, Ali Bongo Ondimba, a quitté Yamoussoukro le mercredi 13 janvier 2010. Avant de s’envoler pour le Gabon pays, il a livré ses impressions à la Presse, au salon d’honneur de l’aéroport.
Monsieur le Président, au terme de votre séjour en Afrique de l’Ouest et particulièrement en Côte d’Ivoire, quels bilans politique et aussi économique tirez-vous de ce périple ?
Le Président Ali Bongo : «Un bilan politique ne peut qu’être positif, car j’ai visité les deux pays avec lesquels nous entretenons d’excellentes relations depuis des décennies. J’avais déjà indiqué que mon voyage avait pour but de saluer et de remercier les Chefs d’Etat qui nous ont soutenus. Vous savez que l’année dernière a été difficile pour nous ; et le peuple gabonais souhaitait donc que je puisse remercier les différents Chefs d’Etat qui ont témoigné de leur solidarité et de toute leur amitié au Gabon, et particulièrement à la famille Bongo Ondimba».
Feu le Président Bongo Ondimba était reconnu pour son rôle de Médiateur en Afrique. Entendez- vous, dans ce registre, marcher dans les pas de votre père, alors que votre pays est désormais Membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies ?
«On ne se décrète pas Médiateur. C’est à la demande, des belligérants, de ceux qui ont des difficultés, à un moment donné. Donc, moi, je ne peux pas dire que je vais m’autoproclamer Médiateur, comme Omar Bongo Ondimba. Tout ce que je voudrais indiquer, c’est que le Gabon reste toujours disponible à pouvoir aider deux frères à l’édification, à la consolidation de la paix. C’est une politique qui est la nôtre. Nous avons appris auprès d’Omar Bongo, cette politique constante de recherche de la paix. Cela reste une constance pour nous, et nous n’allons pas changer à ce niveau-là».
Vous avez opté pour la ‘’rupture’’ au Gabon en initiant un certain nombre de mesures qui ont parfois surpris. Comment réagissent vos compatriotes gabonais ?
«C’est vous qui utilisez le terme de ‘’rupture’’. Ce n’est pas un terme que moi, j’ai choisi. Je sais que les mesures que j’ai eu à prendre, sont des idées que partageait le Président Omar Bongo.
Après son discours qui retraçait le bilan de ses 40 ans de pouvoir, il avait déjà eu à faire un inventaire de ce qui marchait et de ce qui ne marchait pas. Et des reformes devaient suivre. Mais, la santé l’en a empêché. Donc, je m’inscris totalement dans cette philosophie, qui consiste à rechercher ce qui ne marchait pas, dans l’optique de pouvoir augmenter nos performances.
La population réagit positivement dans la mesure où c’était pour le peuple gabonais. Je ne connais pas un Gabonais qui ne souhaitait pas des réformes. Tous le souhaitaient, tous le disaient, et c’est ce que j’ai fait».