Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Faustin Boukou a accordé une interview à GABONEWS au cours de laquelle, il a livré le contenu des entretiens qu’il a eus vendredi dernier avec le Premier ministre gabonais, Jean Eyéghé Ndong au sujet de la grève qui paralyse son département ministériel depuis, pratiquement, deux mois.
D’emblée, Faustin Boukoubi, qui a fait savoir à GABONEWS que, dans le cadre de ses fonctions, il rencontre habituellement et régulièrement sa hiérarchie, a précisé que c’est sur demande du Premier ministre, Jean Eyéghé Ndong, depuis le dernier Conseil des ministres, qu’il s’est rendu à la Primature afin de donner quelques éclairages sur l’épineux problème de la grève qu’observent, depuis bientôt deux mois, les agents de son ministère.
« Naturellement, dans le cadre de mes fonctions, je rencontre régulièrement ma hiérarchie. Mais, au cours du dernier Conseil des ministres, le Premier ministre, m’a demandé de lui apporter quelques éléments d’informations en vue de l’éclairer sur la grève qui sévit dans mon ministère. Pour ce faire, j’ai préféré me faire accompagner de mes principaux collaborateurs », a déclaré Faustin Boukoubi en indiquant qu’il a fait savoir au Premier ministre qu’il a mis sur pieds une Coordination générale de contrôle chargée de vérifier toutes les recettes réelles générées par le ministère de l’Agriculture.
Selon le ministre, cette Coordination composée essentiellement des inspecteurs qui ont fait preuve de compétences pendant de longues années, a fait un compte-rendu parfait à Jean Eyéghé Ndong.
Par contre, étant donné que les principales revendications des agents syndiqués portent sur le reversement, par la tutelle, de leurs fonds communs non payés depuis dix ans, la démarche du ministre Faustin Boukoubi vise à connaître les vraies recettes de son ministère en vue de savoir exactement sur quelles rubriques les fonds communs doivent être défalqués.
On rappelle que, en rapport avec ces fonds communs, le ministre de l’Agriculture est accusé par les syndicalistes d’avoir détourné 1 milliard 300 millions de francs CFA générés par les différents services du ministère de l’Agriculture.
Les agents syndiqués accusent également Faustin Boukoubi de se faire payer abusivement à la fin de chaque mois, une alléchante prime de l’ordre de 12 millions 800 mille francs CFA. Des accusations que le ministre de l’Agriculture, documents à l’appui, a balayées d’un revers de la main.
« Les documents que ces syndicalistes exhibent et qui sont publiés par certains journaux, sont falsifiés et comportent de fausses signatures », a indiqué le ministre avant d’ajouter que : « Le montant de 1 milliard 300 millions de francs CFA dont ils m’accusent d’avoir détourné est établi sur des chiffres faussés dès lors que ces agents ne tiennent pas compte de la manière dont les recettes générées par les différents services du ministère de l’Agriculture sont répartis et utilisés. Ils fondent leurs analyses sur les statistiques nationales, oubliant de ce fait que certaines entreprises ne déclarent par leurs certificats phytosanitaires, d’autres ne paient pas les taxes, et d’autres encore s’arrangent avec certains agents pour payer des forfaits en lieu et place des taxes réelles. En plus, ces agents ne font pas cas de la masse salariale et des frais de fonctionnement de nos différents services ».
Concernant sa prime, Faustin Boukoubi n’y est pas allé par le dos de la cuillère : « Regardez le document qu’ils font circuler. Il ne porte même pas mon visa », a déploré le ministre qui se reproche d’avoir prêté oreille attentive aux agents de son ministère. « Mon plus grand tort est d’avoir prêté oreille attentive à mes agents. Parce que ce problème dure depuis dix ans », a indiqué Faustin Boukoubi.