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Coup d’accélérateur dans le domaine des TIC au Gabon

A la faveur d’une conférence de presse, ce vendredi, au Ministère de la Communication, de la Poste et de l’Economie Numérique , le chef de ce département, Madame Laure Olga Gondjout, a traduit la volonté du gouvernement gabonais visant à donner un coup d’accélérateur dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication(TIC), pierre angulaire, du 14ème sommet de l’Union Africaine(31 janvier(2 février 2010 à Addis-Abeba).

« AMBITION SPECIFIQUE DE CHAQUE PAYS »
« Nous avons pu constater à Addis-Abeba que « Le Gabon des services », l’un des volets de la vision stratégique du président Ali Bongo Ondimba, cadrait avec celle partagée au niveau continental », s’est réjouie, Laure Olga Gondjout devant la place qu’occupe les TIC dans l’avenir du développement du pays.

Selon l’oratrice, le choix du thème central de ce sommet, «Technologies de l’Information et de la Communication en Afrique: Défis et Perspectives pour le Développement », se justifiait face à la nécessité de réduire la fracture numérique.

Autrement dit, l’UA s’inscrivait en droite ligne des deux phases du sommet de la société de l’information tenues respectivement à Genève(Suisse) et Addis-Abeba(Ethiopie) lors de la précédente décennie.

Ainsi, occasion a été donnée au cours de la récente conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine de confirmer les engagements pris par les uns et les autres en vue d’une matérialisation du secteur des TIC.

On s’achemine, devait-elle indiquer, vers la mise en place d’un « cadre institutionnel harmonisé et suffisamment attractif » pour raccourcir l’écart numérique entre l’Afrique et le monde d’une part et entre les différents pays africains de l’autre part.

Toutefois, les participants ont pris en compte l’ « ambition spécifique de chaque pays », le cas du Gabon qui entend apporter les TIC dans « les services, l’administration, l’industrie, la santé, l’agriculture » et autres domaines, a poursuivi le ministre , sans exclure l’apport de nombreux opérateurs , à savoir : le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et les investisseurs issus d’horizons divers.

L’intérêt ainsi affiché par le Gabon s’appuie sur le vécu, a poursuivi Mme Gondjout.

« Des pays comme la Tunisie, le Cap-Vert et le Rwanda, privés de ressources naturelles, ont effectué leur entrée dans la société de l’information, conscients du rôle des TIC dans les tous secteurs », a-t-elle précisé.

Sur le plan local, la matérialisation de l’ambition du « Gabon des services » se heurte, néanmoins, à de nombreux obstacles.

PROBLEME ENERGETIQUE, VERITABLE FREIN A L’INTERCONNECTIVITE

La ministre en charge de l’Economie Numérique a reconnu, parmi les freins, le problème d’alimentation en énergie dans les zones les plus reculées.

Sur ce point, elle a fondé ses espoirs sur l’appui de la coopération japonaise dans le domaine de l’énergie solaire, une des sources alternatives pouvant faciliter l’«interconnectivité » de l’ensemble du territoire.

Au-delà de cet aspect structurel, se pose un autre, fondamental. Il s’agit de la formation. D’où cette annonce forte de la patronne du département de la Communication selon laquelle, en collaboration avec ses collègues de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique « dès la rentrée scolaire 2010-2011, l’ensemble des élèves seront initiés à l’informatique et ainsi lutter contre l’analphabétisme numérique ».

Laure Olga Gondjout a notamment insisté sur la « formation des formateurs » qui comblerait le « fossé »de plus en plus grand entre les apprenants déjà rodés au multimédia et les enseignants distancés dans la maitrise des TIC… par leurs propres élèves.

D’où son appel aux opérateurs économiques qui devraient « investir » dans la formation aux côtés des structures existantes telles que l’Ecole Nationale des Télécommunications (ENT) et de l’Institut Africain Informatique(IAI).

Dans cette optique, a-t-elle ajouté « l’apprentissage de l’Anglais s’impose » d’autant plus que les applications sont notifiées dans la langue de Shakespeare, un « passeport ».

Du reste, a-t-elle révélé, « la présence de l’Anglais, sans sacrifier la langue officielle, le Français, sera maintenant visible à la télévision gabonais grâce au soutien de l’Afrique du Sud et de l’Egypte » dont les délégations sont attendues prochainement, à Libreville, à l’effet de parapher les accords.

En dépit de ces entraves à la vulgarisation des TIC, dont le coût élevé des terminaux et d’accès à Internet, la ministre s’est dite confiante en rappelant que dans le cadre du budget exercice 2010 « nous avons sollicité une dotation pour accroitre les infrastructures en large bande. Parmi le projet , nous avons l’axe côtier avec le départ d’un câble sous-marin pour « Libreville-Port-Gentil-Gamba-Mayumba » afin d’apporter de la capacité, le débit nécessaire où il y a une forte potentialité économique » à l’image de la future zone franche de la capitale économique et les installations pétrolières et portuaires au sud du pays.

D’ICI JUIN, L’ENSEMBLE DES CAPITALES DOTEES DE L’ADSL

En substance, Mme Gondjout a déclaré que « si le programme est respecté, d’ici juin, l’ensemble des capitales provinces seront dotées de l’Internet ADSL (…) avec un accent particulier sur Franceville, dans la perspective de la Coupe d’Afrique des Nations de football que le Gabon et la Guinée Equatoriale co-organiseront en 2012.

Cette démarche de « connectivité nationale », a-t-elle précisé, qui englobe tous les départements, s’articule avec celle des autres pays de la sous-région à travers le projet ACE lié au transport de la fibre optique.

Aussi, le Gabon a-t-il réintégré ledit projet eu égard à la place qu’occupera désormais l’économie numérique dans le quotidien des gabonais, a –t-elle affirmé.

Dans la foulée, la presse a obtenu les éclairages de la ministre de la Communication sur les dossiers de la téléphonie de troisième génération « 3G » et quatrième génération « 4G ».

A ses interlocuteurs, L.O.Gondjout a signalé que les « appels d’offres pour l’obtention des licences d’exploitation seront bientôt lancés » et que de « nombreux opérateurs étrangers s’y intéressaient », avant d’enchainer : « nous nous acheminons vers une recomposition du paysage de la téléphonie mobile au Gabon ».

Pour l’heure, Libertis, Zain, Moov et Azur se partagent le marché dans un pays d’un peu plus d’1million 500 mille habitants.

NOUVELLES ATTRIBUTIONS DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION

Devant l’importance des TIC et l’accélération observée dans le développement de cette nouvelle économie, le gouvernement gabonais vient d’adopter un projet de décret portant « attribution et réorganisation du Ministère de la Communication, de la Poste et de l’Economie Numérique (…) qui est justifié par les restructurations des secteurs de la Poste et Télécommunication », a-t-on appris à l’issue du Conseil des ministres réuni jeudi autour du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.

Le Conseil mentionne également l’ «impérieuse nécessité de faire, aujourd’hui, des techonologies de l’Information et de la Communication des vecteurs incontournables de développement économique et social, par l’instauration d’une véritable économie numérique ».

Dans ce contexte, ce département ministériel s’organise avec la création, dans un proche avenir, d’une Agence de promotion et de vulgarisation des TIC, la construction d’une Tour de télévision, l’introduction à l’Ecole Nationale des Télécommunications d’un module- communication à l’intention des journalistes ou toute autre personne désireuse d’acquérir une formation dans les métiers concernant l’Internet (Administration de site ou de réseaux). De même, il est prévu une formation en ligne destinée aux travailleurs.

Le ministre n’a pas écarté la restructuration du secteur de la régulation « un pan important de l’activité l’économie numérique car il est important que la justice y règne tant au niveau des télécommunications que de l’Internet et de la Poste ».

Sur ce dernier aspect, elle a édifié l’assistance que « les bureaux de Poste de l’intérieur du pays seront transformés en cybers-espace, en centre d’alphabétisation et de savoir ».

De l’avis de Mme Gondjout, le public en saura davantage lors du Salon Numérique 2010 organisé du 17 au 20 février prochains, à Libreville, avec la « participation des secteurs public et privé locaux et même d’opérateurs économiques venus de l’étranger » afin de vulgariser l’économie numérique encore « savant pour nombre de nos compatriotes ! », s’est-elle exclamé.

Le Gabon s’est donc assigné une grande responsabilité dans les TIC au moment où, en Afrique, selon les statistiques de septembre 2009, le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile est passé de 54 millions à 350 millions, au cours des cinq dernières années tandis que portant le chiffre des internautes africains s’élève à 67 millions; ce qui représentant 6,7% de la population.

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