L’opération ‘’libérez les trottoirs’’ initiée par la mairie centrale de Libreville pour déguerpir de ses lieux les commerçantes au carrefours Nzeng Ayong, Charbonnage et IAI ainsi que l’ancienne gare routière qui s’exposent à de graves dangers et font également courir le même risque à leurs clients, ont de nouveau réinvesti ses espaces montre ses limites.
Cette action pour ‘’libérez les trottoirs’’ avait braqué les projecteurs de l’actualité sur l’édile de la capitale et suscité de nombreux espoirs. Nombreux sont les ‘’librevillois’’ qui ont applaudi l’initiative de la mairie en se disant que le Maire, élu en 2007, entamait son mandat de la meilleure des façons, en s’attaquant à un problème essentiel. En effet, déguerpir les commerçants qui occupent anarchiquement les abords des rues est un challenge que les équipes précédentes n’ont pas pu relever. Et ce n’est pas la volonté qui leur a manqué.
Elles sont également responsables des nombreux embouteillages à ce niveau, avilissent et détruisent l’environnement urbain. Une insalubrité chronique prévaut sur les sites qui leur servent de marchés.
Mais les citoyens qui avaient tôt fait d’applaudir des deux mains les mesures de M. Jean François Ntoutoume Emane, viennent d’apprendre à leurs dépens que le chant du coq n’annonce pas toujours la fin de la nuit. Le triste spectacle a repris de plus belle. Les commerçantes sont sur les trottoirs plus que jamais. Etait-ce là une stratégie du Maire pour s’octroyer d’autres espaces pour créer des marchés, afin de renflouer les caisses municipales grâce aux taxes journalières ? Ou tout simplement un désir de se mettre en vue pour figurer au top du baromètre politique?
A y regarder de près, cette mesure a aujourd’hui l’allure d’une supercherie savamment orchestrée. Plusieurs marchés ont vu le jour dont l’existence ne se justifie pas, notamment à l’échangeur du PK5, au cimetière de Mindoubé. Créant davantage de désordre dans la ville et contribuant à son insalubrité. Pendant ce temps, les espaces autrefois libérés sont à nouveau occupés, comme l’ex gare-routière, le carrefour Charbonnage, le carrefour Awendje, le carrefour Nzeng-Ayong, etc.
Voilà un sacré tour de passe-passe qui a aveuglé plus d’un citoyen, l’endormant dans un scénario de l’illusion parfaite. Personne aujourd’hui ne peut dire qu’il a vu le coup venir. C’est indéniable, les rues sont plus que jamais obstruées par ces occupants ‘’légaux’’ des trottoirs. C’est l’une des raisons majeures qui contraint aujourd’hui les citoyens à attendre les taxis quasiment au milieu de la chaussée, occasionnant ainsi les embouteillages aux heures de pointe.
‘’L’intraitable’’ Léandre Zué, quatrième adjoint au maire, qui avait bravé l’autorité des maires d’arrondissements, le couteau entre les dents, n’a plus que l’argent en ligne de mire. Le fameux “libérez les trottoirs” semble avoir cédé le pas au ‘’remplissez les poches’’. Puisque les recettes collectées quotidiennement dans ces ‘’nouveaux’’ marchés se chiffrent à des millions de FCFA.