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Interview de Paul Mba Abessole (RPG): « Je suis prêt à rencontrer tout le monde, ces néo-opposants, et même l’actuel chef de l’Etat. »

Nous avons rencontré le père Paul Mba Abessole, le président du RPG, qui a bien voulu réagir à la suite de la création de l’union nationale, un parti politique né de la fusion de trois mouvements politiques que sont l’UGDD de Zacharie Myboto, le MAD de Pierre Claver Zeng Ebome et le Rassemblement National des Républicains de Gérard Ella Nguéma.
Gabon Matin : Monsieur le Président du RPG, l’Opposition vient d’enregistrer un nouveau parti politique appelé Union Nationale. Que vous inspire cet événement?

Père Paul Mba Abessole : Sur la dénomination, on peut trouver à redire. Cette dénomination avait été envisagée avant la Conférence nationale de mars avril 1990. Il nous fallait adopter un nouveau nom pour travailler avec le PDG, et nous au MORENA, nous étions nous aussi accrochés à notre vieille appellation. C’est à la suite de cela que le président de la République, chef de l’Etat, feu Omar Bongo Ondimba, a proposé la dissolution du PDG à cause des résistances qu’il avait observées de part et d’autre. Nous avons donc trouvé une solution intermédiaire parce que chaque groupe restait ancré dans ses habitudes. Il nous était difficile de travailler avec les pédégistes. D’où la proposition de création du Rassemblement Social Démocrate du Gabon (RSDG), qui devait être un cadre laboratoire où les acteurs politiques de tous bords devaient apprendre à travailler ensemble, à se connaître pour concevoir un nouveau type de discours politiques.

G M : Vous avez donc pensé à un nom, mais lequel ?

PMA : Nous avons effectivement pensé à un nom parce que nous avions (ndlr, MORENA) du mal à accorder nos violons avec les pédégistes. G M : Donc ce nom n’est pas nouveau pour vous ? PMA : Ce nom n‘est pas nouveau pour moi. Ceux qui l’ont retenu n’ont fait que puiser dans leurs tiroirs. En adoptant le terme Rassemblement Pour le Gabon (RPG), j’avais cette idée d’Union. On n’interdit à personne de rencontrer qui il veut. Je n’aime pas avoir affaire avec des gens qui ne sont pas libres, même s’ils se laissent corrompre.’’

G M : Vous faites quel commentaire sur ce nom précisément?

PMA : Ils ont créé leur unité. C’est un effort qu’il faut reconnaître avec des personnalités aussi différentes, et qui n’ont pas communiqué politiquement depuis des années. Il faudra faire des efforts pour s’accepter comme elles sont. Ce que j’ai toujours reproché au PDG, c’est cette propension à toujours vouloir attirer tout le monde. Les responsables du parti UN sont d’abord des anciens pédégistes, qui se sont toujours comportés en affichant, comme tous les autres camarades d’ailleurs, leur arrogance.’’

G M : Etes-vous prêt à travailler avec ceux qui se réclament, comme vous, de l’Opposition?

PMA : Vous savez ce que je pense de certains pères fondateurs de l’Union nationale, ce nouveau parti. Ce n’est pas parce qu’ils se situent, aujourd’hui, dans l’opposition qu’ils ont fondamentalement changé. Nous attendons voir ce qu’ils vont proposer comme programme politique et avec qui ils vont le mettre en œuvre s’ils venaient à accéder au pouvoir.

G M : Pourquoi n’êtes-vous pas allé soutenir ces opposants, vos amis ?

PMA : Je n’ai pas été invité. G M : Si vous aviez été invité, seriez-vous parti ? PMA : Non, moi je n’aime pas la comédie. Si les responsables de ces partis veulent me rencontrer, je ne vais pas le faire en cachette, en catimini. Je ne peux pas vivre dans ce climat là. Je suis prêt à rencontrer tout le monde, ces néo-opposants, et même l’actuel chef de l’Etat.

G M : Pourquoi ?

PMA : Parce que je ne partage pas les mêmes valeurs qu’eux.Je suis moi-même, je ne connais pas leur programme de gouvernement. Nous attendons de voir ce que cette formation politique va proposer aux partis de l’opposition et au peuple gabonais. Si un parti existe, il faut qu’il existe réellement. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour dire que je ne comprends pas que chaque parti se dote d’un outil de communication pour véhiculer ses idées, alors que tous les hommes politiques, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, doivent avoir accès aux médias de services publics, qui sont, théoriquement, à la disposition de tout le monde. A propos de la création de l’Union nationale, la RTG 1 a fait un black out sur cet événement sur ses antennes. Mais si on met en place une majorité républicaine qui prend en compte toutes les compétences, toutes intelligences quel que soit leur bord politique, je suis prêt alors à travailler, à discuter avec eux. Je ne suis pas prêt à me retrouver dans une majorité présidentielle avec un groupe d’individus arrogants.

G M : Pourquoi vous ne rejoignez pas les autres opposants, surtout ceux du parti UN ?

PMA : L’histoire me donne raison. Car c’est ce que j’avais proposé le 14 mai 1989, quand je suis revenu au Gabon, qui est en train de se réaliser. C’est-à-dire que le Gabon ne devait pas, avec notre population, avoir plus de quatre formations ou regroupements politiques.

G M : Je ne peux ne pas vous poser cette question. Avez-vous exclu le député Alain Claude Bilié By Nzé du RPG par calcul politique ?

PMA : Je ne fais pas de calcul. J’ai agi selon mes convictions. Les députés ont fait ce qu’ils ont fait. En comparaissant devant le Conseil Exécutif, ils auraient pu mettre fin à cette histoire, notamment en plaidant par coupables ou en présentant des excuses publiques. Au cours de cette rencontre, on est venu parler avec arrogance, moi-même j’étais là. Il pèse sur le député exclu de fortes présomptions de quelqu’un qui a été acheté. Je n’ai pas la preuve de cela, mais je crois qu’on devient arrogant quand on a connu une influence extérieure. Un chef ne revient pas sur sa décision, il assume. La décision d’exclure Alain Claude restera telle quelle.

source: Gabon matin

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