le Français Alain Giresse, dont le contrat de sélectionneur du Gabon n’a pas été renouvelé après la CAN-2010, a affirmé qu’il quittait la sélection « la tête haute » tout en critiquant l’attitude de la Fédération gabonaise « qui n’a même pas payé une bouteille d’eau ».
Q: Quel bilan faites-vous de votre passage?
R: « Il y a d’abord un bilan chiffré qui est une satisfaction avec notamment le classement Fifa (où le Gabon est passé de la 105e place mondiale en mars 2006 à la 44e en févier 2010 avec un passage à la 30e mondiale). Il y a la qualification pour la CAN-2010 (la première depuis 10 ans pour le Gabon). Je pars la tête haute. Je n’étais pas là pour faire du tourisme, je suis venu ici pour travailler parce que c’est ma conscience et je l’ai fait à fond et pourtant tout n’a pas été rose. (…) J’ai pris l’équipe en mars 2006. Ils n’étaient pas beaucoup à se battre pour s’occuper des Panthères. J’ai pris une équipe moribonde. On lui a redonné ses lettres de noblesse. On a redonné un statut aux joueurs. J’espère que les Gabonais continueront d’être fiers et heureux de leur équipe nationale. »
Q: On dit que la fédération n’a pas joué son rôle?
R: « Au début, il y avait rien. Il y avait tout à bâtir notamment au niveau de l’organisation. Les conditions étaient difficiles, il n’y avait pas de fax, pas d’internet. Une fois que vous avez les convocations, vous les envoyez comment? Par pigeon voyageur? J’ai dû aller avec mon intendant dans des business center d’hôtels. Après je me suis organisé chez moi. (…) La fédération n’a pas payé une bouteille d’eau, je voyais tout avec le ministère (…). La fédération déstabilise trop par des interventions qui ne respectent pas les joueurs. Un exemple, lorsque le président de la République a donné des primes, la fédération souhaitait en récupérer une partie. On me reproche de ne pas avoir été dans le sens de la fédération mais je ne pouvais pas l’être quand ce comportement n’était pas cohérent avec le fonctionnement de l’équipe nationale. La fédération ne pouvait avoir un oeil sympathique sur le sélectionneur que j’étais. Ils auraient voulu qu’en tant que responsable j’aille à l’encontre des joueurs, ce n’est pas ma vision des choses. »
Q: Votre avenir?
R: « J’ai eu des contacts avant la CAN et je n’y pas donné suite. J’étais dans la logique d’aller jusqu’à la CAN-2012 (organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale). Je ne suis pas un mercenaire… Mais un clin d’oeil, ce serait de revenir à la CAN-2012 avec une autre équipe.