André Mba Obame, un des principaux opposants gabonais, a affirmé vendredi que « personne n’attendait le président Sarkozy avec des flèches », mais lui a « conseillé » de « rencontrer tous les responsables politiques gabonais » pendant sa visite au Gabon le 24 février.
« Personne n’attend le président Sarkozy avec des flèches, mais nous l’attendons et souhaitons sa venue pour éclaircir beaucoup de zones d’ombre, pour lever des équivoques et des malentendus (…) », a affirmé André Mba Obame, ex-ministre de l’Intérieur, aujourd’hui secrétaire exécutif de l’Union nationale, un parti d’opposition né en février du rassemblement de plusieurs importantes personnalités gabonaises et de trois partis.
« Si j’ai un conseil (…), il faut commencer par respecter le Gabon, en venant à Libreville et en rencontrant tous les responsables politiques gabonais avec un agenda arrêté », a ajouté « AMO ».
« Ne soyons pas dupes, même en se fondant sur les résultats proclamés par le ministère de l’Intérieur, le pouvoir est minoritaire. En plus d’être illégitime, il est minoritaire, c’est pour cela qu’il faut rencontrer et discuter avec toute la classe politique, y compris les responsables de l’Union nationale et de l’opposition », a poursuivi M. Mba Obame, 3e de la présidentielle à un tour remportée par Ali Bongo Ondimba et dont l’opposition n’a pas reconnu les résultats.
« A tort ou à raison, les Gabonais pensent que la France a joué un rôle trouble dans ce qui se passe au Gabon depuis la disparition du président Bongo. La France a déjà dit qu’elle voulait lever les malentendus. Si on vient pour lever les malentendus, on avertit les intéressés on leur dit +voila, on dit ceci, vous dites cela+ », a poursuivi M. Mba Obame, lors d’une conférence de presse.
Citant l’ancien président américain Bill Clinton, AMO a estimé: « +Si vous faites partie du problème, vous faites partie de la solution+, la France, qu’elle le veuille ou non, fait partie de la crise politique au Gabon. A son corps défendant peut-être. Elle doit faire partie de la solution », a-t-il conclu.
Les membres de l’opposition attendent d’être contactés par l’ambassade de France pour fixer un rendez-vous, ont confié à l’AFP des sources de l’opposition.