Le président français, Nicolas Sarkozy, est attendu à Libreville le 24 février pour sa première visite officielle depuis l’accession d’Ali Bongo au pouvoir afin d’aborder notamment les questions de coopération entre les deux pays. Mais la visite du président français pourrait ne pas se cantonner au Palais présidentiel puisque le secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN), André Mba Obame, a sollicité une rencontre le 19 février.
Pour sa première visite officielle à Libreville depuis l’investiture d’Ali Bongo à la tête du pays, le président français, Nicolas Sarkozy est attendu le 24 février prochain au Palais du bord de mer.
Si le chronogramme détaillé de sa visite n’a pas été révélé, son séjour sur le sol gabonais pourrait s’échapper des tapis rouges du protocole d’Etat pour rencontrer des membres de l’opposition.
Le 19 février dernier, le secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN), André Mba Obame, a en effet souhaité que le président Sarkozy puisse rencontrer les principales forces de l’opposition.
«Personne n’attend le président Sarkozy avec des flèches, mais nous l’attendons et souhaitons sa venue pour éclaircir beaucoup de zones d’ombre, pour lever des équivoques et des malentendus», a déclaré André Mba Obame.
«Il faut commencer par respecter le Gabon, en venant à Libreville et en rencontrant tous les responsables politiques gabonais avec un agenda arrêté. Ne soyons pas dupes, même en se fondant sur les résultats proclamés par le ministère de l’Intérieur, le pouvoir est minoritaire. En plus d’être illégitime, il est minoritaire, c’est pour cela qu’il faut rencontrer et discuter avec toute la classe politique, y compris les responsables de l’Union nationale et de l’opposition», a-t-il ajouté.
André Mba Obame, ancien ministre de l’Intérieur et candidat malheureux arrivé 3e l’élection présidentielle du 30 août 2009, ainsi que plusieurs acteurs de l’opposition, accusent en effet la France d’avoir soutenu la victoire d’Ali Bongo, ce que Paris a toujours démenti.
«A tort ou à raison, les Gabonais pensent que la France a joué un rôle trouble dans ce qui se passe au Gabon depuis la disparition du président Bongo. La France a déjà dit qu’elle voulait lever les malentendus. Si on vient pour lever les malentendus, on avertit les intéressés», a poursuivi le secrétaire exécutif de l’UN.
«Si vous faites partie du problème, vous faites partie de la solution. La France, qu’elle le veuille ou non, fait partie de la crise politique au Gabon. A son corps défendant peut-être. Elle doit faire partie de la solution», a-t-il conclu, citant l’ancien président américain Bill Clinton.
Selon certaines sources, les membres de l’opposition attendent d’être contactés par l’ambassade de France pour fixer un rendez-vous.
La visite de Nicolas Sarkozy interviendra par ailleurs sur fond de crise entre la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (COMUF), filiale du groupe français AREVA, et la mairie de la commune de Mounana. Les élus de cette localité accusent la COMUF d’avoir déversé dans un de ses anciens sites des déchets toxiques qui proviendraient du Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF).