Le Congrès américain vient de publier un rapport sur les opérations financières douteuses de plusieurs chefs d’Etats africains et de leurs proches. Le défunt président gabonais Omar Bongo et son fils qui lui a succédé, Ali Bongo, sont mis en cause dans ce rapport, ainsi que le fils du président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, et l’épouse de l’ancien vice président du Nigéria, Atiku Abubakar
Après la saga judiciaire des «Biens mal acquis» en France, c’est aux Etats-Unis de dénoncer des malversations financières qui auraient été opérées depuis plusieurs années par des dirigeants africains et leurs proches.
Un rapport publié le 17 février dernier par le Congrès américain dénonce des opérations financières douteuses, qui auraient notamment été menées aux Etats-Unis en 2006 par le défunt président gabonais Omar Bongo et certains de ses proches, dont son fils Ali Bongo qui lui a succédé comme président du Gabon.
Le document de 330 pages affirme par exemple que l’ancien président et son fils, alors ministre de la Défense, auraient déboursé 18 millions de dollars pour s’offrir les services d’un lobbyiste américain, Jeffrey Birrell, afin d’acquérir six véhicules blindés et six avions militaires C-130.
Comme dans l’affaire des Biens mal acquis, la Guinée équatoriale voisine n’est pas en reste, avec plusieurs chapitres sur le fils du président Obiang Nguema, qui aurait fait entrer aux Etats-Unis environ 110 millions de dollars par l’intermédiaire de deux avocats américains, Michael Berger et George Nagler.
Le document cite également Jennifer Douglas, l’épouse américaine de l’ancien vice-président du Nigeria, Atiku Abubakar, pour avoir fait passer aux Etats-Unis environ 40 millions de dollars entre 2000 et 2008.
«La corruption est une menace directe sur nos intérêts nationaux», a expliqué le sénateur Carl Levin, président de la commission. «Le blanchiment d’argent est utilisé pour entraîner et soutenir les terroristes et le terrorisme. Si nous voulons diriger de façon crédible les efforts pour mettre un terme à l’argent illégal à l’étranger, nous devons le faire chez nous», a-t-il ajouté.
Alors que l’affaire des Biens mal acquis n’a jamais abouti faute de preuves tangibles suffisantes pour ouvrir une information judiciaire, le Congrès américain devra préparer un dossier solide pour ne pas froisser en vain les relations diplomatiques avec les pays partenaires dont les dirigeants sont indexés.
Publié le 19-02-2010 Source : Afriscoop Auteur : Gaboneco