C’est le géant indien des télécommunications Bharti qui a remporté le bras de fer avec Vivendi pour le rachat des filiales africaines de l’opérateur koweïtien Zain. Acquis pour 10,7 millions de dollars, soit plus de 5360 milliards de francs CFA, ce nouveau marché offre de belles perspectives de croissance dans les 15 pays concernés, les filiales marocaines et soudanaises n’étant pas comprises dans l’offre.
Zain passe sous pavillon indien en Afrique subsaharienne, avec le rachat par le numéro un indien des télécommunications, Bharti, de 15 des 17 filiales africaines du géant koweitien.
Il aura fallut à l’indien Bharti débourser 10,7 milliards de dollars, soit plus de 5360 milliards de francs CFA pour remporter le bras de fer engagé avec le géant français Vivendi, également intéressé par le marché africain.
Le dernier conseil d’administration de Zain a accepté l’offre de Bharti Airtel «pour engager des discussions exclusives jusqu’au 25 mars au sujet de la vente de ses filiales africaines pour un montant total de 10,7 milliards de dollars», soit près de 8 milliards d’euros.
Cette offre n’inclut toutefois pas les filiales au Maroc et au Soudan de Zain, qui opère dans 15 autres pays africains, dont les importants marchés nigérian, ghanéen et tchadien. L’offre de Bharti a été approuvée «à l’unanimité» par le conseil d’administration.
Entré en négociations au troisième semestre 2009, Vivendi avait finalement interrompu les discussions en raison des désaccords sur le prix de l’opération. Mais à force de négociations, le géant indien Bharti est parvenu à conclure le deal pour un prix inférieur, soit environ 8 milliards d’euros, contre 10 au début des négociations.
Pour se consoler, le français Vivendi a conclu le rachat de GVT au Brésil, qui offre de belles perspectives de croissance, mais sans toutefois tirer un trait sur le marché africain où il avait déjà mis un pied avec le rachat de Maroc Telecom.
Méconnu en Europe, Bharti est un géant en Asie. Le groupe a été fondé et est dirigé par Sunil Mittal, 53 ans, l’une des plus grosses fortunes indiennes. La filiale télécoms du groupe, Bharti Airtel, est devenue en seulement dix ans le premier opérateur en Inde avec 110 millions de clients.
Cet accord entre Bharti et Zain est significative de la forte pression qui s’exerce actuellement pour consolider le secteur des télécoms, en particulier dans les pays émergents.
«D’une part, les opérateurs disposant de cash et, faisant face à une certaine maturité de leurs marchés locaux, recherchent des relais de croissance dans les pays émergents. D’autre part, certains groupes comme Zain ou MTN cherchent de nouveaux investisseurs pour réduire le poids de leur dette. Sans oublier l’Égyptien Orascom ou l’opérateur des émirats Etisalat», explique enfin Pierre Brzustowski du cabinet ATKearney.
Publié le 19-02-2010 Source : Le Figaro Auteur : Gaboneco