Ali Bongo Ondimba avait donc mis à profit cette cérémonie pour expliquer à son hôte français, Nicolas Sarkozy, en visite de travail dans notre pays, qui s’est déroulée mercredi au palais international de la cité de la démocratie, pour exposer la politique de l’émergence, projet de société proposé au peuple gabonais lors de l’élection présidentielle prévue du 30 août 2009.
Après avoir souhaité la bienvenue à son homologue français ainsi qu’à la délégation qui l’accompagne, il a eu, durant cette cérémonie, une pensée émue pour son illustre prédécesseur, feu Omar Bongo Ondimba, avant d’indiquer la sympathie et l’attachement du chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy au défunt président de notre pays.
‘’Depuis les pères fondateurs de notre République, le Gabon s’inscrit dans le cadre d’une paix civile que nous nous efforçons de perpétuer. Et, malgré les divergences d’intérêts, la conscience partagée de notre communauté de destin reste un patrimoine nationale inaliénable’’, a souligné avec conviction le numéro un gabonais.
Qui veut faire entrer les relations Franco gabonaises dans une ère nouvelle, en somme dans un cadre rénové, dépouillé de tout complexe. C’est pourquoi, il a réaffirmé à son hôte que ‘’ses ambitions’’ pour le, Gabon ‘’sont grandes et illimitées’’.
Le président de la République a ensuite dit à son interlocuteur du jour, sa ferme volonté de relever les défis de l’emploi, de la santé, de la formation, de la croissance, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la pauvreté et de la préservation de l’environnement pour garantir un mieux être aux générations présentes et futures de manière juste, équitable.
En effet, pendant la campagne électorale, il avait pris l’engagement devant les jeunes, les femmes ainsi que d’autres couches de la société gabonaise, d’initier des réformes en vue d’améliorer de façon significative, leur quotidien confronté aux problèmes de d’eau, d’électricité, de logement, d’infrastructures routières, etc.
Mais chaque jour qui passe, le président se rend compte qu’il lui faut avoir beaucoup d’audace et de courage, pour conduire les réformes qu’il préconisées, ce qui ne va pas sans susciter la manifestation de certaines poches de résistance ici et là.
La mise en œuvre de cette volonté présidentielle a d’ailleurs constitué le but ultime de son engagement politique à l’effet, a-t-il affirmé, de contribuer à changer la vie de ses concitoyens. Il n’y a pas d’autres voies pour faire du Gabon un pays émergent.
Même si les gabonais et les gabonaises ont massivement adhéré à ce programme ambitieux, ils sont, dès lors, conscients des efforts et des sacrifices qu’ils doivent consentir pour espérer engager la longue marche vers le développement initiée par le chef de l’Etat.
Ali Bongo Ondimba a indiqué à son hôte les quatre domaines dans lesquels il attend le soutien sans faille des autorités françaises, en vue d’accélérer le rythme des réformes. Il s’agit de l’industrialisation de l’économie gabonaise ; de l’environnement ; de la formation et de la recherche ainsi que la paix et la sécurité.
L’économie gabonaise doit connaître de profondes mutations avec, notamment, la mise en place de conditions de son industrialisation, par la transformation sur place, des ressources, principalement les mines, le pétrole et le bois, qui sont trois secteurs dans lesquels on dénombre un grand nombre d’entreprises françaises.
C’est pourquoi, le chef de l’Etat a proposé d’abandonner l’économie de rentre pour opérer un sursaut qualitatif vers un le ‘’Gabon industriel’’, un des piliers majeurs de son projet de société.
Pour y parvenir, une des actions concrètes a été d’augmenter de façon significative le budget d’investissement. Celui-ci, pour la première fois de notre histoire, a vu sa part multipliée par quatre, ce qui constitue un signal fort de cette politique volontariste du nouveau chef de l’Etat. Même si l’exploitation de la forêt gabonaise est indispensable, Ali Bongo Ondimba a réaffirmé à son hôte que cela ne devrait pas se faire au détriment de l’environnement.
D’où, selon lui, le Gabon vert, qui en constitue son pilier. C’est un engagement qui doit aller dans le sens d’un développement durable dont les acteurs et les bénéficiaires doivent être, en priorité, ses concitoyens.
En saluant la décision prise par feu le président Omar Bongo Ondimba, de créer 13 parcs nationaux et de consacrer 11 % du territoire national à la protection d l’environnement, le président Ali Bongo a soutenu cette mesure constitue une implication historique de notre pays dan le combat global qu’est la préservation de l’environnement.
Reconnaissant le rôle positif joué par les Organisations non gouvernementales (ONG) qui abattent un travail remarquable dans notre pays, Ali Bongo Ondimba les a invitées à se ‘’conformer strictement aux règles définies’’ par notre pays, en mettant notamment l’Homme et la culture au cœur de leurs préoccupations écologiques.
Toutes ces mutations, a-t-il dit, exigent une redéfinition des objectifs de notre système éducatif et d’enseignement à tous les niveaux, afin que celui-ci prenne en compte les métiers liés aux nouvelles orientations de notre économie. Pour cela, il faudra aller vers une professionnalisation des filières, procéder à une redéfinition des offres de formation dans des structures autonomes, en relation avec les entreprises, en vue de rendre plus attractifs les écoles, les centres et les universités gabonaises.
Autre chantier exposé au président Nicolas Sarkozy, la paix l’entente entre les peuples, qui ont toujours constitué ‘’les points matriciels’’ de l’action diplomatique des autorités gabonaises. Ali Bongo Ondimba entend donc suivre les traces de ses illustres prédécesseurs.
Pour cela, il compte beaucoup sur son partenaire traditionnel français, pour dira-t-il, ‘’avancer’’, en dépit des embûches et autres forces d’inertie qu’il rencontra sur son chemin. Autre élément à verser au dossier : la rénovation de la relation France Gabon. Et l’heure qui vient justement de sonner doit être l’occasion d’apporter les ‘’inflexions nécessaires et salutaires dans le style et dans le rythme qui conviennent aux uns et aux autres’’.
Le chef de l’Etat a proposé à son homologue français qui l’a d’ailleurs accepté, d’écrire les nouveaux chapitres de l’histoire de relations franco gabonaises, et les instruments juridiques qui ont été signés hier après midi, concernant notamment le plan d’action pour un partenariat stratégique ‘’gagnant gagnant’’, doit être à la mesure des aspirations des deux peuples, relations qui doivent être franches, décomplexées et surtout marquées du sceau du respect mutuel.
Dernier point abordé par le chef de l’Etat dans son adresse à son hôte français : l’enracinement dans notre pays, de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. ‘’Face à tous ceux qui doutent de notre volonté de construire un Gabon émergent, juste et crédible, nous répondons, Monsieur le Président, comme les jeunes de Libreville et ceux de toutes les provinces du Gabon : Laissez-nous avancer !’’, conclu le président Bongo.