Dans le cadre de la nécessité d’industrialiser la filière bois au Gabon qui découle de l’interdiction d’exportation des grumes, le chef de l’Etat a annoncé le 4 mars à Port-Gentil une série de mesures d’accompagnements pour les opérateurs du secteur. Il s’agit notamment de la mise en place d’un fonds de soutien de 20 milliards de francs CFA, de l’exonération temporaire des droits d’entrée des matériels et équipements de transformation du bois.
Les opérateurs de la filière bois au Gabon sont désormais fixés sur la nature des mesures d’accompagnement mises en place par l’Etat pour accompagner le processus d’industrialisation, lancé sur les chapeaux de roues en janvier 2010 avec l’interdiction d’exportation des grumes.
A l’issue du Conseil des ministres tenu le 4 mars à Port-Gentil, Ali Bongo a dévoilé ce programme d’accompagnement qui se décompose en trois volets.
Pour les entreprises disposant d’un plan d’aménagement ou d’un plan d’industrialisation agréé, le chef de l’Etat a annoncé la «création d’un Fonds de soutien à l’accélération de l’industrialisation de la filière bois dotée de 20 milliards de FCFA». Un fonds qui provient des droits de sortie perçus sur les grumes exportées en 2010 suite à la mesure de dérogation de 3 mois adoptée par le gouvernement.
Les aides accordées dans le cadre de ce fonds «seront sans intérêts et leur durée de remboursement sera fixée par les équipes techniques en fonction du Business plan présenté», a indiqué le président Ali Bongo.
«Les plans d’aménagement et les plans d’industrialisation feront l’objet d’un suivi permanent par les services adéquats», a-t-il précisé.
Le gouvernement a également prévu la «mise en place d’avantages fiscaux pour les trois prochaines années, à savoir exonération du droit d’entrée pour l’importation du matériel et des équipements». Cette mesure extraordinaire doit permettre aux exploitants forestiers de mettre en place des usines de transformation locale des grumes.
Pour les petits exploitants forestiers gabonais, «la SNBG a la charge d’acheter la production des petits producteurs gabonais réunis au sein du Projet des petits permis forestiers gabonais (PPPFG)», a ensuite annoncé le chef de l’Etat. Le PPPFG avait été entrepris par le gouvernement pour permettre l’aménagement des permis détenus par les Gabonais.
Quant à la Société nationale des bois du Gabon (SNBG), elle va être restructurée pour mieux «s’adapter au nouveau contexte de la filière bois et en devenir un acteur majeur. Dans ce sens, elle doit présenter dans les meilleurs délais à l’administration un plan d’industrialisation de la production issue des permis qu’elle détient et de celle des petits permis gabonais qu’elle a la charge de racheter», a enfin annoncé Ali Bongo.