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Gabon : L’«émergence» peut-elle matérialiser l’accès au foncier ?

Le déficit patent de plus de 160 000 habitations à Libreville a entraîné une envolée des loyers et des prix des terrains, faisant du logement un véritable gouffre budgétaire pour les ménages Gabonais. Pourtant avec moins d’1,5 million d’habitants et des excédents budgétaires réguliers depuis plusieurs décennies, le Gabon devrait pouvoir aisément loger tous ses «enfants». Le nouvel exécutif parviendra-t-il à satisfaire ce besoin urgent des populations et juguler la crise du logement ?

Paix-Partage-Développement, tels étaient les maîtres mots qui ont rythmé toute la campagne du candidat Ali Bongo et qui nourrissent aujourd’hui l’ambition du projet de l’«émergence». L’ambition de ce projet, selon son promoteur, est de «construire ensemble le Gabon, dans le respect des Droits de l’Homme, la justice sociale et le souci permanent de paix, d’unité, de partage, en vue d’un développement plus harmonieux de notre pays».

Cependant, l’«avenir en confiance», proposé par Ali Bongo repose surtout sur l’idéal de partage des richesses du pays. Mais que faut-il partager au juste ? Les fruits nés de la matérialisation du projet de l’«émergence» ? Sans attendre cet horizon qui se situe au-delà d’une ou deux décennies, le gouvernement peut expérimenter dès maintenant l’idéal du «partage» par l’accès au foncier par exemple.

50 ans après l’indépendance, rares sont les Gabonais qui peuvent se glorifier de posséder un lopin de terre pour construire un toit. Beaucoup d’entre eux, malgré leurs efforts et ardent désir de devenir propriétaire d’une parcelle, finissent tristement leur vie en locataire et parfois dans les «matitis».

Pourtant, avec 267 000 km2, le pays peut aisément donner une parcelle viable à chacun de ses citoyens. Si l’on ne considère que les 85% du territoire couvert par la forêt qui font 22 millions d’hectares, le pays a largement de quoi doter chaque Gabonais d’une parcelle d’habitation décente. Si l’Etat concède par exemple un hectare à chaque Gabonais, soit à peu près la superficie de deux terrains de football, il ne perdrait qu’un million et demi d’hectares sur 22 millions.

Doté ainsi d’une parcelle, chaque Gabonais pourrait au moins se battre pour se construire un logis pour s’y abriter lui et sa progéniture. Une piste intéressante pour réduire la dictature du loyer qui jette des milliers de familles dans la pauvreté. Comme Ali Bongo l’avait lui-même indiqué dans sa lettre aux Gabonais, sa « nouvelle politique vise à redistribuer de manière réellement équitable la richesse nationale et à lutter contre la pauvreté ainsi que toutes les formes d’exclusion».

Cependant, l’octroi de ces parcelles devrait tenir compte des schémas d’urbanisation retenus dans le cadre du développement du pays. Même si cette opération nécessite des milliards pour la viabilisation des parcelles, elle concrétiserait au moins l’idéal du «partage » promis par Ali Bongo.

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