Les populations gabonaises doivent être sensibilisées sur l’interdiction, à compter du 1er juillet, « de l’usage et de l’importation de sachets plastiques non recyclables » dans leur pays, a estimé lundi une ONG locale de défense de l’environnement, H2O.
Avant l’application de cette décision, une des « mesures d’urgence » annoncées le 4 mars par le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba à l’issue d’un Conseil des ministres à Port-Gentil (sud, capitale économique), « il va falloir développer un programme de sensibilisation des populations », a affirmé à l’AFP Henri Michel Auguste, président de H2O qui est basée dans cette ville.
Devant la presse le 4 mars à Port-Gentil, le président Bongo avait déclaré: « A compter du 1er juillet 2010, l’usage et l’importation des sachets plastiques non recyclables au Gabon seront formellement interdits ». Il n’avait pas fourni de détails.
Selon M. Auguste, ces sacs plastiques « conventionnels » devront être « remplacés sur le sol gabonais par les sacs biodégradables et compostables », en précisant: « Un sac peut être biodégradable sans être écologique, parce qu’il peut y avoir des produits chimiques qui accélèrent sa détérioration et qui polluent autant que les autres ».
« Beaucoup de pays en Afrique se posent des questions sur ces sacs plastiques qui s’amoncellent partout, créent une pollution chimique des sols, des nappes phréatiques et une pollution visuelle. Un sac plastique, c’est minimum 150 ans avant que ça soit détruit. Pour certains, ça va jusqu’à 400 ans », a-t-il souligné.
D’après lui, pour rendre efficace la mesure d’interdiction et éviter notamment que le Gabon soit inondés de faux sacs écologiques, il faudrait un contrôle « dès le départ de l’usine » et aussi « centraliser l’importation ».
Si les autorités « vont jusqu’au bout de cette idée, le Gabon serait le premier pays au monde à prendre cette décision à l’échelle nationale. (…) Il y a des initiatives locales ailleurs dans le monde, mais pas au niveau de tout un pays », a assuré Henri Michel Auguste.