Le porte-parole de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED), Ghislain Médard Mba, a annoncé le 5 mars que de nouvelles perturbations devraient survenir dans les prochains jours face a l’iniquité constatée dans le versement des arriérés de salaires aux enseignants.
Alors que le radeau de l’année scolaire 2009-2010 s’achemine avec peine vers la berge des examens de fin d’année, de nouvelles vagues pourraient encore mettre à mal l’embarcation à laquelle s’accrochent à bout de bras des milliers d’écoliers gabonais.
La Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) a organisé un point presse le 5 mars à son siège de la Peyrie, à Libreville, pour protester contre l’inéquitable versement des arriérés de salaires aux enseignants depuis la fin de la grève en décembre dernier.
La coalition syndicale fustige notamment «la violation du principe d’équité garanti par la Constitution de la République Gabonaise et du code de déontologie de la Fonction Publique», indique le porte-parole de la CONASYSED, Ghislain Médard Mba.
«Car si tous les enseignants de l’enseignement technique, catholique et protestant, grévistes ou non, ont déjà perçu leurs bons de caisse d’octobre, de novembre et décembre, rien n’explique que plus de 2000 enseignants de l’Education nationale restent dans ce problème, surtout que ces derniers rattrapent actuellement le temps de grève, en conformité avec le calendrier scolaire réaménagé», a-t-il poursuivi.
La grève qui avait de nouveau paralysé les cours de la rentrée d’octobre à la mi-décembre avait amené le gouvernement à suspendre le salaire des grévistes. Mais au terme des pourparlers qui ont permis la reprise des cours, le gouvernement avait promis de reverser les salaires impayés à tous les enseignants, grévistes ou non.
La CONASYSED dénonce également «la violation de l’article 25 de la loi 18/92 du 18 mai 1993, fixant les conditions de constitution et de fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’Etat», estimant que «le gouvernement poursuit l’exécution de son plan visant à détruire les libertés syndicales et publiques pour mettre fin à l’existence des syndicats dans notre pays».
«Faute par le gouvernement de donner satisfaction à nos doléances, nous nous réservons le droit d’entreprendre d’autres actions et de saisir les organismes internationaux œuvrant dans la défense et le respect des droits de l’homme. A cet effet, une importante Assemblée Générale est convoquée le samedi 17 avril 2010 à 15 heures », a prévenu le porte-parole de la CONASYSED.
L’année 2008-2009 avait enregistré la plus longue grève de l’histoire de l’éducation nationale. Un mouvement d’humeur qui avait connu encore des soubresauts paralysant les trois premiers mois de cours dès la rentrée d’octobre dernier, obligeant les enseignants et l’administration à réaménager le calendrier scolaire pour parvenir à boucler le programme. Un nouveau gel des cours pourrait être fatal pour l’année scolaire. Une tâche de plus pour le système éducatif gabonais déjà sclérosé à tous les niveaux.