Le Professeur Labidi Ahmed, Doyen, enseignant de l’Université Arabe des Sciences de Tunisie, principal animateur du séminaire qui a eu lieu ce vendredi à l’Université arabe des sciences (UAS) de Libreville sur le thème, « l’Afrique après 50 ans d’indépendance, où en est le droit à la dignité dans les constitutions africaines ? », a déclaré qu’« il y a des pays africains qui ont pris pleinement en compte ce droit en le citant aussi bien dans le préambule que le dispositif parmi les droits de l’homme, tandis que d’autres pays africains ne l’ont cité nulle part ».
Pour le conférencier, il est important que les spécialistes s’occupent de leurs domaines d’activités spécifiques afin de fournir un bilan exhaustif. « Je me suis occupé d’un domaine qui m’est cher : celui du droit qui constitue les Etats, en particulier celui qui constitue la matrice de tous les droits de l’homme, c’est-à-dire la dignité. Comment ce droit a été pris en charge durant ces 50 dernières années par les constitutions africaines ? », a-t-il posé comme prétexte à son exposé.
Le thème de ce séminaire a été spécialement choisi pour son importance, que ce soit pour l’Afrique du Nord ou subsaharienne. En effet, comme l’explique le professeur Labidi Ahmed, « nous avons souffert à la fois de deux calamités: le colonialisme et l’esclavagisme. Et ces deux calamités sont attentatoires à la dignité de l’homme. N’oublions pas que les mouvements de libération nationale dans tous les pays africains revendiquaient justement l’indépendance des Etats africains pour respecter la dignité de la personne africaine ».
De nombreuses constitutions des Etats africains n’ont pas pris en compte le droit à la dignité et cela pourrait se justifier par la raison « référentielle ». « De nombreux pays se sont référés lors de l’élaboration de leurs constitution au modèle de la France avec sa déclaration de 1789 et en plus sa constitution actuelle de 1958. Or dans ces deux modèles référentielles, il ne fait d’aucune mention du droit à la dignité », a-t-il précisé.
Ces assises ont en effet retenu l’attention des étudiants de cette université qui trouvaient-là, une occasion pour enrichir leurs connaissances de la vie politique et juridique du continent africain.
Dans ce contexte du cinquantenaire des indépendances d’une quinzaine de pays africains, le professeur a tenu a précisé que pour ces 50 ans, un bilan global ne peut être fait de façon général, d’où la nécessité pour chaque spécialiste de s’occuper de son domaine et ainsi, apporter sa part de connaissance dans la construction d’une Afrique respectueuse du droit à la dignité.
Le 4 avril dernier, à Dakar au Sénégal, se célébrait devant un parterre d’invités notamment certains chefs d’Etat et de gouvernements, le cinquantenaire de l’indépendance de ce pays, assortie d’une inauguration du monumental statue de la Renaissance africaine, bâtie sur les collines de Dakar.
Un la qui a été donné dans cette vague de célébrations qui auront lieu dans au moins dix-sept pays du continent cette année.