Le doyen des chefs d’Etat africains, le président gabonais Omar Bongo Ondimba, a apporté lundi son soutien au Zimbabwéen Robert Mugabe, dont l’élection au second tour de la présidentielle vendredi a été dénoncée par la communauté internationale, rapporte l’AFP.
Omar Bongo s’exprimait devant des journalistes en marge du sommet de l’Union africaine (UA), qui se tient lundi et mardi à Charm el-Cheikh, en Egypte.
« Il a été élu, il a prêté serment, il est là avec nous, alors il est président on ne peut pas lui demander plus. Ils ont fait des élections, je crois qu’il les a gagnées », a déclaré M. Bongo à l’AFP et à la radio française RFI avant de reprendre les débats du 11e sommet de l’UA.
Interrogé sur les pressions et appels internationaux pour que l’UA condamne le régime de M. Mugabe, et ne reconnaisse pas le résultat du second tour de vendredi, le président gabonais a répondu que « d’ores et déjà, je peux vous dire que l’on n’est pas obligé de suivre les injonctions d’outre-mer ».
« Les Africains sont capables de décider par eux-mêmes. Nous avons même accueilli Mugabe comme un héros, vous l’avez vu tout à l’heure si vous étiez dans la salle », a-t-il ajouté.
« Nous comprenons les attaques (de la communauté internationale) mais ce n’est pas comme ça qu’ils auraient dû agir. Ce qu’ils ont fait, c’est un peu trop grossier à notre avis, et nous pensons qu’on aurait pu nous consulter d’abord, envoyer par exemple un message à la présidence de l’Union pour demander ce que nous pensons », a-t-il expliqué soulignant que l’Afrique « leur répondra par une fin de non-recevoir ».
Concernant un possible partage du pouvoir au Zimbabwe, M. Bongo a indiqué qu’il était trop tôt pour se prononcer et que cela devait être discuté en séance plénière « après la présentation des rapports que doit nous faire Thabo Mbeki », médiateur dans la crise zimbabwéenne au nom de la Communauté de développement économique d’Afrique australe (SADC).
De son côté, le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, a assuré que les chefs d’Etats réunis pour ce sommet de deux jours trouveraient une « solution africaine » à la crise politique zimbabwéenne.
« Nous allons trouver une solution ici, ça c’est sûr, nous allons trouver une solution africaine, une solution dans l’intérêt de l’Afrique », a-t-il déclaré à l’AFP.
Alors que l’UA est pressée par l’ONU et les pays occidentaux de rejeter la réélection de M. Mugabe, le chef de l’Etat zimbabwéen a fait son entrée au milieu des autres présidents africains dans la salle du palais des congrès de la station balnéaire égyptienne où le sommet a ouvert ses travaux lundi matin.
Face au concert de dénonciations sur le déroulement de la présidentielle zimbabwéenne, le sommet de l’UA a semblé pencher dès son ouverture pour une solution négociée entre M. Mugabe et l’opposant Morgan Tsvangirai et non sur une politique de sanctions.