Dans un linceul d’écume, les corps sans vie de 18 migrants clandestins présumés ont été rejetés par la mer sur les plages de la capitale gabonaise, en face de l’ancien night club la Maringa, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. En provenance présumée d’Afrique de l’Ouest, ces ressortissants étrangers auraient trouvé la mort à bord de leur embarcation de fortune en tentant de rejoindre les côtes du Gabon, pays dont la relative prospérité économique nourrit les rêves de nombreux africains vivant dans la précarité.
L’Eldorado s’est transformé en tombeau pour 18 candidats à l’immigration clandestine, dont les corps sans vie ont été retrouvés à l’aube du 1er juillet, jonchant les plages de Libreville aux abords de la Maringa.
«Ce sont sans doute des clandestins dont la pirogue a chaviré au large et ils ont essayé de rejoindre la côte à la nage» a déclaré sur les lieux l’adjudant Benoît Mapota, de la police judiciaire.
Les clandestins étaient tous des hommes âgés de 20 à 40 ans, probablement en provenance d’Afrique de l’ouest. Les corps jonchaient épars près d’un kilomètre de plage. Des sacs en plastique contenant les effets personnels des immigrés ont été retrouvés aux abords des corps. Une des pièces d’identité retrouvée était celle d’un ressortissant du Ghana.
«Des personnes seraient arrivées sur la plage vers 03h et 04h du matin. Certains ont donc réussi à rejoindre la rive. (…) L’embarcation était sans doute partie des côtes nigérianes», ajoutent des témoins interrogés sur les lieux. D’autres corps auraient été rejetés par la mer en fin de matinée.
«C’est dommage que nos frères africains ne puissent pas emprunter les voies légales pour pouvoir arriver au Gabon» a déclaré le ministre délègue auprès du ministre de l’Intérieur, Philipe Nzengue Mayila,
Les candidats à l’immigration clandestine «se chiffrent en dizaine de milliers par an» au Gabon, qui accueille «pas loin de 400 000 clandestins» pour une population de 1,3 million d’habitants, a déclaré le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame.
Il y a plus de trois mois, une douzaine de corps d’immigrés clandestins avaient été découvert sur la plage de la sablière, au nord de Libreville.
La relative prospérité économique du Gabon alimente les rêves de nombreux africains déshérités, qui y voient pour la plupart une chance de subvenir aux besoins de leurs familles et de sortir de la précarité dans laquelle une large frange de la population africaine est plongée.