Le 25ème sommet Afrique- France s’est ouvert hier à Nice, au Sud de la France, en présence de trente-huit chefs d’Etat, dont le président gabonais Ali Bongo Ondimba, sous le signe du renouveau de la relation franco-africaine.
A l’ouverture de ces assises marquées également, pour la première fois dans l’histoire de ces rencontres qui ont débuté en 1973, par l’implication des forces vives françaises et africaines du monde économique et social venues des différentes régions du continent noir.
Le président Nicolas Sarkozy a souhaité que la nouvelle relation Afrique- France soit une «relation décomplexée», «une relation partenariale et tournée vers le futur», comme pour bien marquer la rupture avec le passé, dont le modèle n’est plus compris par les nouvelles générations d’Africains, comme d’ailleurs, par l’opinion publique française. Il s’agit donc de refonder les relations Afrique-France en prenant en compte les changements en cours en Afrique.
L’une des premières actions énoncées et répondant à cette préoccupation porte sur la place que doit jouer l’Afrique dans le concert des Nations. Dans son discours fortement applaudi par l’ensemble des dirigeants africains présents dans l’auditorium de l’Acropolis, palais des congrès de la ville de Nice, le chef de l’Etat français, dont c’est le premier Sommet Afrique- France, s’est fait le défenseur d’une Afrique présente dans les grands organismes internationaux, notamment au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Un des trois thèmes politiques au menu. Revendications africaines
Cette thématique l’a amené à souhaiter la fin de l’hypocrisie, et à envisager plus de clarté et de sincérité en ouvrant une sérieuse discussion sur ce sujet. Car Sarkozy estime absolument anormal que l’Afrique ne compte aucun membre permanent du Conseil de sécurité. «Il faut être clair si on se dit ami de l’Afrique. Il faut être prêt à faire une place à l’Afrique dans la gouvernance mondiale (…) aucun, absolument aucun des grands problèmes auxquels notre monde est confronté ne pourra trouver de solution sans la participation active du continent africain». «Le Conseil de sécurité de l’ONU doit être reformé». Le président français a promis, par ailleurs, des «initiatives» lors de la présidence française du G20 qui commence en fin d’année.
En effet, au sein de cette instance suprême de l’organisation onusienne, les Africains ne disposent actuellement que de trois sièges de membre non permanent, l’un d’eux étant occupé pour les deux prochaines années par le Gabon. Ce continent réclame, à juste titre, quatre postes supplémentaires, deux permanents avec droit de veto et deux non permanents. Le Conseil de sécurité est composé de cinq membres permanents (Etats-Unis, France, Grande Bretagne, Chine, Russie) et dix non permanents élus pour deux ans.
Il n’a été reformé qu’une fois en 1963 lorsque quatre nouveaux sièges non permanents ont été créés. Plusieurs tentatives de réforme vaines ayant été enregistrées ces dernières années, les Africains qui ne désarment pas pour autant par la voix du président égyptien Hosni Moubarak, co-président de ce 25ème Sommet. Il a plaidé, lui aussi, hier dans son allocution, pour une meilleure représentation de l’Afrique, en déclarant que « nous voulons à tout prix mettre fin à la marginalisation dont souffre le continent africain, pour qu’il puisse participer d’une façon claire et forte à la prise de décisions politique, économique, au niveau international ». Les débats auront été vifs lors de la réunion ministérielle de la veille, en raison des positions quelque peu tranchées des Africains, mais la France s’emploie à trouver une solution même si les discussions doivent se poursuivre.