A l’occasion du 25e sommet France-Afrique à Nice (France), le président français, Nicolas Sarkozy, a dévoilé ce 1er juin une nouvelle stratégie pour maintenir ses positions commerciales et en gagner sur le continent africain, de plus en plus convoité par les firmes chinoises et indiennes.
Face à la concurrence accrue des investisseurs indiens et chinois en Afrique, le président Nicolas Sarkozy a présenté ce 1er juin à l’occasion du 25e sommet France-Afrique de Nice, son plan d’action pour préserver les positions commerciales française et en gagner sur le continent africain.
La place de l’Afrique dans les échanges commerciaux de la France est plombée autour de 2%, alors qu’elle occupait les 40% dans les années 60. Face à cette perte de vitesse, Nicolas Sarkozy a choisi d’associer à ce sommet plus de 200 entreprises françaises et africaines.
Si les positions du pétrolier Total au Gabon ou au Congo, du groupe nucléaire Areva au Niger ou des industriels Bolloré ou Bouygues en Côte d’Ivoire ne sont pas directement menacées, Paris veut être compétitif au-delà de ses anciennes colonies.
«Ces dernières années, on a beaucoup réduit les risques pour les investisseurs en travaillant sur la gouvernance», a souligne le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka. La croissance en Afrique «est restée positive malgré un ralentissement» lié à la crise économique mondiale, relève-t-il.
L’arrivée massive des Chinois, qui ont décuplé leurs échanges commerciaux avec le continent en dix ans pour atteindre plus de 108 milliards de dollars fin 2008, mais aussi d’autres pays émergeants comme le Brésil ou l’Inde, a poussé Paris à réagir.
Total, qui a réalisé en Afrique sa «plus grosse croissance en terme de production et de réserves» en 2009, veut «veiller à ce que les Chinois ne soient pas seuls à venir en aide» au continent, a expliqué au journal Les Echos le PDG du groupe, Christophe de Margerie.
L’idée est aussi d’adopter une approche pragmatique, «décomplexée», avait insisté Nicolas Sarkozy le 31 mai, notamment en aidant le privé pour doper les secteurs de croissance et en encourageant partenariats et transferts de technologie.
«En Afrique, à chaque fois que j’investis un dollar, le retour sur investissement est de 5 dollars. Ce qui est important, c’est le climat des affaires», martèle Donald Kaberuka.
A cet effet, plus de 200 entreprises françaises et africaines ont adopté une charte professionnelle pour les investisseurs sur le continent africain, bannissant la corruption et louant la transparence. «Des attitudes vertueuses naissent des dynamiques heureuses», a souligné à la clôture du sommet la dirigeante du patronat français (MEDEF), Laurence Parisot.
«On sort du langage de consensus pour évoquer les vrais problèmes. Les rencontres entre acteurs économiques ont été bénéfiques», a indiqué pour sa part l’ex-ministre français de la Coopération et cadre du géant énergétique EDF, Michel Roussin.
«Un enthousiasme nouveau, régénéré, est né de ce 25e sommet», a renchéri Laurence Parisot, en annonçant la création d’une association entre les patronats d’Afrique et de France.
Seule fausse note, l’absence de syndicats africains et français, invités au sommet mais trop tardivement pour accomplir «un travail sérieux», selon l’un d’entre eux.
A Nice, la France a défendu aussi son rôle de «moteur» pour un développement durable, avec la volonté de créer une dynamique avec les Africains sur les questions climatiques et la recherche de sources d’énergie propres.
Par ailleurs, un nouveau consortium de 12 entreprises françaises (dont Areva, Total, Veolia), baptisé AFRICASOL, a été présenté pour un projet d’électrification en Afrique subsaharienne à partir de la «concentration solaire thermodynamique».
Publié le 01-06-2010 Source : AFP Auteur : Gaboneco