Alors que les Gabonais de Toulouse avaient annoncé une marche ce 4 juillet dans la capitale française, pour protester contre le traitement des Gabonais de France par les services de l’Immigration, le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, a annoncé à Bongo Ondimba l’entrée en vigueur des accords de gestion concertée des flux migratoires entre le Gabon et la France, après la ratification du texte par le Sénat français il y a quelques jours.
Les rencontres diplomatiques entre le chef de l’Etat gabonais et les membres du gouvernement français se multiplient et tendent à confirmer le retour au beau fixe des relations entre les deux pays, alors qu’en arrière plan, une frange de la communauté gabonaise de France se mobilise pour dénoncer le mauvais traitement des ressortissants gabonais sur le territoire français.
L’entrée en vigueur des accords de gestion concertée des flux migratoires entre les deux pays a été confirmée le 3 juillet dernier par le ministre français de tutelle, Brice Hortefeux., après la ratification du texte par le Sénat quelques jours auparavant.
Le ministre français de l’Immigration a expliqué que les retards observés dans l’application de cet accord étaient dus à la procédure d’entérinement et de ratification du texte par le pouvoir législatif français.
« Cet accord n’avait pas encore été ratifié par les deux chambres du Parlement .C’est la même chose qu’au Gabon, la loi ne peut pas entrer en application tant qu’elle n’a pas été ratifiée par l’Assemblé nationale et par le Sénat. Aujourd’hui elle l’a été, par l’Assemblée nationale il y a quelques mois, et par le Sénat il y a quelques jours. Elle entre donc en vigueur et elle sera appliquée. C’est une loi qui est utile, à la fois pour le Gabon et pour la France », a assuré monsieur Hortefeux.
La mise en application de cet accord devrait permettre d’organiser dans la transparence et l’efficacité les flux migratoires entre les deux pays, au lendemain de fortes tensions en février dernier entre la France et le Gabon, suite à l’expulsion abusive de plusieurs étudiants gabonais en France.
La cellule active des Gabonais de France, à Toulouse, qui avait été au premier plan des manifestations contre l’expulsion abusive des étudiants gabonais de France en février dernier, a dénoncé la « politique du chiffre » des services français de l’immigration, appliqués sans distinction aux Gabonais, en dépit des accords franco gabonais en la matière. Ils ont appelé à une manifestation le 4 juillet prochain à 18 heures sur la place du Capitole à Paris, pour appeler l’attention du chef de l’Etat sur le traitement des ressortissants gabonais par les services de l’immigration français.
Les Gabonais de Toulouse dénoncent « l’hypocrisie » de la « note de service adressée à toutes les Polices de l’air et des frontières (PAF) de France, qui exige la suspension des expulsions de ressortissants gabonais du 1 au 11 juillet 2008 », cette période correspondant au séjour du chef de l’Etat gabonais en France.
Le communiqué dénonce également le projet de prorogation de la rétention administrative de 32 jours à 18 mois, alors que six Gabonais seraient menacés d’expulsion cet été.
L’annonce par le ministre français de l’entrée en vigueur des accords franco gabonais en matière d’immigration suffira-t-elle à freiner les ardeurs des Gabonais de France ? Libreville s’impatientait de la ratification du Parlement français, qui traînait le pas alors que la partie gabonaise avait rempli son engagement depuis le 5 juillet 2007.