Le Conseil d’administration de l’Ecole nationale d’administration (ENA) s’est réuni le 14 juillet à Libreville pour plancher sur les pesanteurs qui minent cette structure depuis plusieurs années. Au cours de cette réunion trois projets de textes de réforme et de modernisation de cette école ont été adoptés.
L’Ecole nationale d’Administration est en proie depuis plusieurs années à d’énormes problèmes pédagogique, structurel ou encore fonctionnel. C’est pour trouver des pistes concrètes à ces graves déficits que le Conseil d’administration de l’ENA s’est réuni le 14 juillet à Libreville. «Au fil des années, l’ENA a perdu ses lettres de noblesse, son prestige et son label, la qualité de notre administration s’est trouvée rabaissée», a déploré le directeur général de l’ENA, Anatole Tsouakacka.
«Nous avons aujourd’hui la lourde responsabilité de redonner à l’ENA ses lettres de noblesse. Il faut qu’elle redevienne une école de rigueur, d’élite, de développement des valeurs de responsabilité, d’éthique professionnelle et d’obligation de résultats par la mise en œuvre des contrats de performances», a-t-il poursuivi.
C’est pour atteindre ces objectifs que le Conseil d’administration a adopté le plan de réforme de l’ENA, caractérisé par l’adoption de trois nouveaux textes : un projet de loi, un projet de décret et un projet de règlement intérieur.
Au titre des réformes, «il faudra désormais passer par l’année préparatoire de 9 mois et satisfaire aux épreuves d’un concours d’admission avant d’entrer à l’ENA. Cette mesure devra prendre effet en 2011-2012, après l’adoption de la loi qui sera initiée dans ce sens par le gouvernement pour être adoptée par le Parlement», a expliqué Anatole Tsouakacka. De même, «il faudra désormais 20 mois de durée d’apprentissage à l’ENA au lieu de 18 auparavant», a-t-il souligné.
«L’ENA entend former l’élite, les managers de l’administration (…) Nous allons y arriver avec l’appui de nos partenaires français et canadiens», a conclu le directeur de l’ENA, faisant allusion au partenariat signé avec l’ENA de France.
De bonnes initiatives en perspective mais faut-t-il encore résoudre le problème du recrutement des diplômés de l’ENA. En effet, des promotions entières formées avec les bourses de l’Etat sont toujours au chômage. Pourtant à chaque Conseil des ministres, des préfets, des sous-préfets et des secrétaires généraux de province, des gouverneurs sont nommés et curieusement très peu d’entre eux sont formés pour prendre en charge ces administrations. La réforme devrait passer aussi par là.