L’unique député d’opposition de Guinée Equatoriale, Placido Mico, a affirmé dans une interview le 11 juillet que la situation politique dans son pays était « pire qu’au Zimbabwe », mais que les pays occidentaux se taisent pour y sauvegarder leurs intérêts pétroliers. Le député de Convergence pour la démocratie sociale, Placido Mico affirme que, les élections législatives et municipales de mai qui ont vu le Parti démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE) du président Obiang et ses alliés remporter la quasi totalité des sièges, ont été « les plus violentes et manipulées » du pays.
« La situation est pire qu’au Zimbabwe », a déclaré au quotidien espagnol El Pais l’unique opposant, à l’Assemblée nationale, au régime du président Teodoro Obiang Nguema qui dirige depuis 1979 d’une main de fer ce pays du golfe de Guinée, devenu le troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne.
« L’opposition n’a pas de présence politique. Il n’y a pas de syndicats ni d’associations professionnelles. Il n’y a pas de médias échappant au contrôle du gouvernement (…). Au Zimbabwe, il y a des tribunaux indépendants. Dans notre cas les juges ont été nommés par Obiang et beaucoup appartiennent à son parti, bien que ce soit illégal ».
Pour le député de Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), les dernières élections législatives et municipales de mai dernier qui ont vu le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) du président Obiang et ses alliés remporter la quasi totalité des sièges, ont été « les plus violentes et manipulées » du pays.
Le silence des occidentaux, qui contraste avec leurs vives protestations contre la récente et controversée réélection du président zimbabwéen Robert Mugabe, s’explique selon Placido Mico par leurs intérêts pétroliers en Guinée Equatoriale, où les compagnies américaines sont très présentes.
« La politique des Etats-Unis en Guinée Equatoriale est d’assurer l’exploitation de ces réserves, qu’importe sa complicité avec la dictature », déclare l’opposant, qui dénonce également la « marche arrière » de l’Espagne, ex-puissance coloniale, dans ses critiques envers le régime de Malabo. « Le silence est le meilleur allié de toute dictature », ajoute-t-il.