L’actualité de ces derniers jours amène l’Union Nationale, après analyse minutieuse, à faire la déclaration suivante :L’Union Nationale tient à rappeler au peuple gabonais que Ali Bongo Ondimba, dans sa volonté de vouloir mystifier l’opinion qui commençait à s’interroger sur les capacités réelles des nouveaux dirigeants à conduire les affaires du pays, s’était engagé à dresser le premier bilan de l’action gouvernementale à la date butoir du 1er juillet 2010.
Alors que les Gabonais restent dans l’attente de ce bilan, le gouvernement, après avoir évoqué la fumeuse théorie du « retard utile », se lance dans une campagne de désinformation et d’intoxication dirigée contre l’Union Nationale et destinée à détourner l’attention du peuple gabonais de ses propres réalités pourtant connues de tous. Il n’a pas de guerre de leadership au sein de l’Union Nationale. L’Union Nationale se porte bien. Elle va poursuivre la campagne d’implantation de ses structures de base sur l’ensemble du territoire national.
Les dissensions supposées entre responsable de l’Union Nationale abondamment évoquées dans Gabon Matin ces derniers temps nous surprennent car elles n’existent pas. Ce sont des affabulations monstrueuses qui ne grandissent pas leurs auteurs.
Tenter de diaboliser et de diviser les leaders de l’Union Nationale, est voué à l’échec, cela ne trompe pas les Gabonais qui ont voté en toute connaissance de cause et des hommes pour l’alternance le 30 août 2009.
L’agitation actuelle du pouvoir n’est donc en réalité que la quête frénétique d’une impossible légitimité. L’illégitimité est le péché originel de ce pouvoir.
En créant, de l’Union Nationale les responsables ont su faire la différence entre les contradictions somme toutes secondaires opposant, à l’époque telle ou telle personnalité.
En réalité la contradiction fondamentale oppose les forces du changement aux forces du conservatisme (le PDG). Les responsables de l’Union Nationale ne sont ni amnésiques ni revanchards. Le seraient-ils devenus parce qu’ils ont eu, eux, le courage de rompre avec ce système.
Le pouvoir illégitime essaie de faire croire à grands renforts médiatiques que les dirigeants de l’Union Nationale sont seuls comptables de la situation chaotique du pays.
Faut t – il lui rappeler que le procès de ce régime a été initié par Omar Bongo Ondimba lui-même dans son discours bilan du 1er décembre 2007. Il était revenu sur le même thème le 6 janvier 2009 lorsqu’il déclara : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire.»
Pourquoi alors chercher des boucs émissaires là où Omar Bongo lui-même a reconnu la faillite du système qu’il a mis en place. Il convient de rappeler que, conformément à la Constitution, que le président de la République est le premier responsable de la conduite des affaires de la Nation.
La personnalisation excessive du pouvoir présidentiel au Gabon est une évidence. Ancien vice président du Gouvernement et ancien Premier ministre, Léon Mébiame avait déclaré – les Gabonais s’en souviennent encore – qu’il n’avait jamais gouverné. Cette sortie de l’ancien numéro 2 du régime avait été abondamment commentée en son temps par le microcosme politico médiatique.
Il n’y a pas longtemps, Jean François Ntoutoume Emane, un autre ancien Premier ministre et non moins baron du régime, avait trouvé une formule qui résume la suprématie écrasante du président de la République sur toutes les autres Institutions de la République. Ses discours commençaient toujours par la formule sibylline : « sous la très haute inspiration du président de la République… » Ca aussi, les Gabonais s’en souviennent.
Certes, des responsables de l’Union Nationale ont été, pendant longtemps, des collaborateurs du Président Omar Bongo Ondimba. En quoi sont-ils plus comptables du bilan que décrivent aujourd’hui le nouveau pouvoir autoproclamé et ses chantres.
En plus de sa proximité familiale avec le défunt président, Ali Bongo Ondimba, sans aucune carrière administrative reconnue, a tout de suite occupé pendant de longues années de très hautes fonctions à la présidence de la République et au gouvernement, jouissant d’immenses privilèges. Peut-il se dédouaner à si bon compte?
Paul Biyoghe Mba a été l’un des plus proches collaborateurs du Président Omar Bongo Ondimba depuis le début des années 1980, avant même l’arrivée sur la scène politique nationale de André Mba Obame, Casimir Oye Mba et Jean Eyeghe Ndong. Peut-il se dédouaner à si peu de frais?
L’un et l’autre et leurs comparses ne peuvent donc se parer d’une quelconque virginité politique dès lors qu’ils étaient impliqués dans les décisions du régime qu’ils vouent aujourd’hui aux gémonies.
Toujours au sujet du bilan, le président de l’Union Nationale Zacharie Myboto en son temps avait demandé un débat public sur la question de la route au Gabon, dont le pouvoir voulait lui faire porter la responsabilité du mauvais état. Naturellement le pouvoir a refusé ce débat, préférant l’accusation démagogique.
Zacharie Myboto, André Mba Obame, Casimir Oye Mba, Paulette Missambo et Jean Eyeghe Ndong ne sont plus aux affaires et Omar Bongo Ondimba n’est plus de ce monde. Et pourtant et pourtant la gabegie et les détournements de fonds publics continuent notoirement :
L’acquisition non prévue dans le budget de l’Etat d’un hôtel particulier à Paris pour la somme faramineuse de 100 millions d’Euros, soit 65 milliards de francs CFA. N’est-ce pas là, la gabegie du nouveau pouvoir ? ;
L’achat de 29 voitures de luxe, payées sur des chèques du Trésor public, pour un montant de plus de 14,882 millions d’euros, soit 10 milliards de F. CFA et immatriculées en plaques privées. Convention N°2010/01/PR du 27 janvier 2010. N’est pas là, la gabegie du nouveau pouvoir ?
Les rétro commissions versées à des amis politiques expatriés comme Roberto Tomazini, par le canal de HSBC suisse et la Société Générale. N’est pas là, la gabegie du nouveau pouvoir ?
Des dizaines de milliards de F. CFA engloutis en 9 mois dans d’incessants voyages à l’étranger, aussi somptuaires qu’inutiles. N’est-ce pas la gabegie du nouveau pouvoir ?
Aller suivre des matchs de football en catimini en Afrique du Sud tel un enfant qui va subtiliser du lait dans la cuisine la nuit, pendant que ces parents dorment. En utilisant les moyens de l’Etat. N’est-ce pas la gabegie du nouveau pouvoir ?
Non, les Gabonais ne veulent plus de cette politique spectacle qui masque mal le manque de vision, l’amateurisme et l’incompétence du gouvernement dont le seul programme est l’invective et l’insulte à l’endroit des leaders de l’Union Nationale, relayé par le PDG et une certaine presse aux ordres. Pendant ce temps, Ali Bongo Ondimba fait du tourisme pour enfin découvrir le Gabon qu’il ne connaît pas.
Cette étrange tournée, où se mêlent la distribution de dons à des populations croupissant dans la misère et des rencontres mystico fétichistes avec des monarques bricolés par une certaine presse ne trompe personne, car il n’y a jamais eu de royauté chez les Babongo (Pygmées). Les Gabonais sont extrêmement indignés et choqués de l’instrumentalisation de ce peuple digne et de la « monarchisation » rampante de la République.
A ce sujet, une séquence mémorable a retenu particulièrement l’attention des gabonais : l’audience en tête à tête que Sa Majesté le Roi des Babongo (pour paraphraser le reporter du jour) a accordée dans sa demeure traditionnelle, à son hôte. Etait-ce la rencontre de deux Rois ? Ah la monarchie est tenace.
En vérité, Ali Bongo Ondimba, pour qui l’idée d’instauration d’une monarchie au Gabon est toujours d’actualité, en dépit de la tentative avortée du projet malencontreusement baptisé « Akoma Mba » dont il était l’inspirateur principal, le fervent défenseur et le bénéficiaire exclusif, est plutôt allé passer la nuit chez les Babongo (Pygmées) à des fins fétichistes et mystiques. Mais les Pygmées du Gabon en rient. Ils savent qu’il s’agit là d’un populisme rétrograde.
A la vue des images retransmises par la télévision de service public, Ali Bongo Ondimba, s’est comporté comme un Colon qui rend visite aux indigènes et découvre leur folklore, distribuant au passage postes téléviseurs, machettes et limes, pelles et brouettes avec un rire amusé.
Mobiliser la République toute entière pour partager à nos compatriotes de l’arrière pays des cartons des médicaments sortis de l’Office pharmaceutique national est tout, sauf de la générosité. Il s’agit là d’un détournement public des biens de l’Etat à des fins de politique politicienne ce n’est pas le rôle d’un chef d’Etat que de distribuer des médicaments en lieu et place des organismes publics compétents. C’est surtout une irresponsabilité flagrante que de remettre entre les mains de villageois, sans prescription médicale des produits dont l’utilisation peut s’avérer dangereuse pour leur santé. Quel pitoyable exemple de la rigueur dans la gestion de la chose publique
Il eut été responsable pour des localités qui en sont dépourvues d’y créer d’abord des dispensaires et d’y affecter du personnel.
L’Union Nationale dénonce la perpétuation de la sacralisation du don, qui consacre le recul de l’Etat et choque la dignité des Gabonais. Le pouvoir continue à inculquer au peuple la culture de la facilité et de la mendicité, alors qu’il doit se résoudre au travail et à l’effort. Distribuer des postes de téléviseurs dans des zones où il n’y a ni électricité, ni couverture des émissions de télévision est un acte non seulement irrationnel mais moqueur et trompeur. C’est petit !
Faire semblant d’épouser la condition des gabonais démunis est une plaisanterie de très mauvais goût car les milliers de gabonais souffrent de faim et éprouvent de plus en plus de mal à donner du pain à leurs enfants. Pire, certains se nourrissent même à la décharge publique de mindoubé. Non, la misère n’est pas un jeu.
On le voit bien, le pouvoir est aux abois. Le matraquage médiatique fait autour des pseudo projets ou réformes vient de montrer ses insuffisances à l’épreuve des faits.
Tenez à propos des travaux de bitumage de la route Tchibanga-Mayumba et du pont sur la lagune Banio, lancés récemment dans la Nyanga, l’Union Nationale remarque qu’il n’y apas eu d’appel d’offres et qu’il n’y a aucun financement prévu dans la loi des finances 2010 à cette fin. Sur quelle base ces travaux ont-ils été confiés à une certaine entreprise SERICOM pour un coût de 167 milliards ?
Il s’agit là encore d’une opération scabreuse de financement hors budget qui vient grossir la dette publique et ne garantit pas la réalisation de ces ouvrages.
Arrêtez de divertir le peuple et d’essayer de se donner bonne conscience avec des slogans creux et fumeux comme l’émergence. Avec vous l’avenir n’est pas en confiance le pays immerge.
Enfin, s’agissant de l’arrestation du Maire de MOANDA, M. Jean Remy Lepemangoye, l’Union Nationale rappelle le principe de la présomption d’innocence qu’une presse aux ordres notamment Gabon Matin bafoue allègrement.
L’Union Nationale note, pour le regretter les auditions des prévenus dont M. Lepemangoye tardent à venir.
L’Union Nationale s’inquiète des comportements enregistrés qui pourraient ressembler à des machinations politiciennes qu’elle condamne et qu’elle n’acceptera pas. L’Union Nationale demande que seul le droit prévale.
L’Union Nationale est aujourd’hui, comme tous les Gabonais, préoccupée par l’avenir du pays.
Le Gabon est malade de la mauvaise organisation des élections, malade de la mauvaise gouvernance économique et financière, malade d’un climat social délétère et malade de la faillite de l’Etat de droit.
C’est pourquoi l’Union Nationale exige un débat public sur la transparence électorale, avec la mise à plat du fichier électoral et l’introduction des données biométriques dans l’établissement des listes électorales, seuls gages de légitimité et de stabilité politique et de paix.
Je vous remercie.
source: Union Nationale