Initiée le 28 juin pour une durée d’un mois, la grève des personnels de la santé a été reconduite le 24 juillet pour un trimestre. Pendant cette période les hospitalisations seront suspendues dans tous les hôpitaux publics du pays. Une situation pour laquelle le gouvernement n’a toujours pas levé le petit doigt alors que la vie de milliers de citoyens est menacée.
Depuis le 28 juin, le Syndicat des personnels de la Santé (SYNAPS) a déclenché une grève d’un mois pour la satisfaction des principaux points inscrits dans leur cahier des charges des négociations avec le gouvernement signé le 7 mai.
Pendant cette période de grève, le syndicat avait décidé d’assurer un service minimum qui exclu cependant toute hospitalisation des malades. Malgré la gravité de cette décision sur la santé de la population, le gouvernement n’a jamais su ramener le SYNAPS à la table des négociations pour permettre aux malades d’accéder aux soins d’hospitalisation.
Malheureusement pour les malades, le syndicat a reconduit le 24 juillet cette mesure pour une durée plus ou moins longue, c’est-à-dire tout un trimestre. Logiquement jusqu’à la fin octobre, aucun malade ne sera admis dans les hôpitaux publics gabonais. Là aussi, malgré la gravité et la dangerosité de cette mesure, le gouvernement est resté sur sa position, c’est-à-dire l’immobilisme. Doit-on comprendre par là que la santé des Gabonais n’est pas une priorité pour le gouvernement ?
Certes, il y a des cliniques privés qui peuvent admettre les malades interdits ainsi d’hospitalisation dans les hôpitaux publics. Mais combien de Gabonais peuvent s’offrir ce luxe quand on sait la cherté d’hospitalisation dans ces cliniques. Si le gouvernement estime que les revendications du SYNAPS sont inacceptables, il lui revient de prendre les mesures qui s’imposent pour assurer aux Gabonais l’accès aux soins de santé. Ne rien faire, ne rien dire, comme c’est le cas en ce moment, c’est renier ses propres engagements notamment celui de veiller aux intérêts des citoyens gabonais.
En 2009, la longue grève du secteur de la santé qui avait duré 5 mois avait, selon Jean Eyeghe Ndong, le premier ministre de l’époque, coûté la vie à plusieurs compatriotes. Combien de morts faut-il pour que le gouvernement réagisse ? Dans un pays qui compte plus d’un demi million de sujets économiquement faibles, si l’en tient aux statistiques de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), s’engager dans la voie de l’immobilisme, c’est condamner d’avance les plus vulnérables des malades issus de cette catégorie sociale et, admettre de fait le déni d’hospitalisation.