La réunion des ministres africains en charge de l’Environnement ont entamé, ce jeudi, à Libreville, leurs travaux en quête d’une position commune autour du « consensus de Libreville », sur la biodiversité avant la tenue, la semaine prochaine, à New-York, de la 65ème Assemblée générale de l’Onu sur la question et la rencontre sur la diversité biologique, dans quelques semaines, à Nagoya(Japon).
En présence notamment du Premier ministre, chef du Gouvernement, Paul Biyoghé Mba, des représentants d’organisations internationales, l’ouverture officielle du segment ministériel, après celui des experts (13 au 15 septembre), a été, entre autres, marqué par six allocutions.
PORTE PAROLE DE L’AFRIQUE
Ce sont, tour –à tour, exprimés, le ministre en charge de l’Environnement, Ruffin Pacôme Ondzounga ; le représentant du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement(PNUE) tandis que le premier ministre, lui, introduisait le propos du président de la République, Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de porte parole de l’Afrique, à Nagoya et à New York.
Dans son allocution, R. P. Ondzounga, a présenté les résolutions issues des travaux du segment technique(Experts) sous forme de projet Déclaration dit « consensus de Libreville » pour adoption par segment ministériel. Il s’agit de définir une position commune sur l’intégration sur la biodiversité dans les politiques économiques et comptabilités nationales ; l’un des objectifs premier que veut ficeler l’Afrique au sortir de ces assises de la capitale gabonaise.
Pour sa part, le Directeur Exécutif du PNUE, représenté par son Directeur et Représentant Régional- Afrique M. Mounkaila Goumandakoye, a déclaré : « la présente conférence Panafricaine nous offre (…) une occasion exceptionnelle de consolider la position de l’Afrique permettant au continent de mieux préciser ses préoccupations et priorités et de parler d’une seule voix pour l’intérêt des populations africaines et en solidarité agissante avec le reste du monde ».
Dans cet optique, il a poursuivi : « avec 60 pour cent de nos écosystèmes dégradés au cours des cinquante dernières années et l’accélération de l’extinction des espèces en raison des effets nocifs du changement climatique, il est impératif et urgent de conserver la biodiversité et les écosystèmes pour parvenir à un développement durable réel et contribuer à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement(ODM) ; disons plus simplement , pour assurer le bien-être humain. Des défis redoutables nous interpellent : 2010 est l’année internationale de la biodiversité. Plus que des réjouissances, elle nous appelle à un sursaut de conscience collective et à plus d’actions ».
Le premier ministre, Paul Biyoghé Mba, qui a introduit le Président de la République Ali Bongo Ondimba, devait notamment, saluer les différents pays ayant honoré leur présence à la première conférence panafricaine sur la « biodiversité sur le thème : biodiversité et lutte contre la pauvreté : quelles opportunités pour l’Afrique ».
SOURCE NOUVELLE DE RICHESSE ENCORE MAL VALORISEE
Le N°1 gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui s’est adressé à l’auditoire par vidéoconférence, a présenté les potentialités de l’Afrique en matière de la biodiversité et l’immense richesse que représente l’écosystème dans sa globalité. Aux yeux de la communauté internationale, et quel que soit le niveau de développement économique des pays, a-t-il affirmé, « la biodiversité et les services éco systémiques représentent aussi une source nouvelle et incomparable de richesse encore mal valorisée. Des modalités originales de régulation économique ou de gouvernance permettent d’envisager d’une manière renouvelée ces valeurs et d’en partager les bénéfices, d’impliquer les acteurs économiques et les populations concernées ».
Les scientifiques estiment avec effroi, a-t-il poursuivi que, « la perte actuelle de biodiversité est de l’ordre de ce qu’elle a pu être lors des 5 grandes phases de disparition des espèces qu’a connu la Planète Terre à l’échelle géologique. Ce que des impacts de météorites géantes et des éruptions volcaniques gigantesques ont réalisé, avec comme conséquence une modification progressive de la faune et notamment la disparition des dinosaures, la population humaine est en train de le reproduire ».
La dégradation de la biodiversité et des services éco systémiques représente une menace dont on commence seulement à bien mesurer les conséquences écologiques, mais aussi sociales et économiques, s’est –il inquiété, avant de conclure : « si des politiques volontaristes pour la biodiversité et les services éco systémiques ne se mobilisent pas, le coût économique de cette non action est estimé à 14.000 milliards d’euros, par an, à l’horizon 2050 ».
D’où l’intérêt pour l’Afrique d’aller en ordre de bataille à New-York et Nagoya pour prendre part aux deux importants rendez-vous autour de la biodiversité avec en filigrane, l’impérieuse nécessité pour la communauté internationale de mobiliser les moyens tant financiers que scientifique l’exploitation rationnelle et la pérennisation de la diversité biologique.
Les travaux poursuivront ce vendredi avec, à en croire le programme, en fin d’après-midi, la l’adoption par les différents ministres des pays participants du « Consensus de Libreville, lequel représentera la position de l’Afrique à Nagoya et à New York.
PARTICIPATION DE TOUS LES ENSEMBLES SOUS-REGIONAUX
En début de soirée, dans un entretien avec la presse, le ministre gabonais de l’Environnement, Ruffin Pacôme Ondzounga, s’est réjoui de la participation de toutes les communautés économiques sous-régionales à ces assises en sus de la représentation individuelle, par pays.
En pointe dans la lutte pour la préservation de la biodiversité, un groupe d’Acteurs Non Etatiques et des membres de la Société civile a pris part au segment technique. Au sortir de cette réunion préparatoire à la conférence ministérielle, ils ont rendu public une déclaration réaffirmant leur « engagement total à accompagner les gouvernements africains et le secteur privé à atteindre les objectifs fixés dans le Plan Stratégique pour la décade 2010-2020, notamment la mise en œuvre des recommandations de l’étude sur la valeur économique des écosystèmes et la biodiversité pour une économie verte réel catalyseur de la lutte contre la pauvreté (…) ainsi que la création de Centres Régionaux sur la Biodiversité, facteurs de développement économique pour la mise en place de statistiques à travers des indicateurs fiables ».