Le directeur régional des opérations Afrique centrale de la Banque Africaine de Développement (BAD), J.M. Gharbi, a passé en revue, avec les ministres de l’Economie, des Infrastructures et du Travail, les projets financés au Gabon par cette institution panafricaine. Cette revue intervient quelques semaines après l’exercice entamé par Boubacar Sidiki Traoré, Représentant régional résident de la BAD.
Suite à l’exercice de revue de portefeuille des projets BAD-Gabon réalisé par Boubacar Sidiki Traoré, Représentant régional de la Banque africaine de développement (BAD), le directeur régional des opérations Afrique centrale de cette institution, J.M. Gharbi, a entamé le 17 septembre dernier, en présence des ministres gabonais de l’Economie, des Infrastructures et du Travail, la deuxième phase de cette opération.
Au cours de cette réunion d’explication dont l’objectif était de lever les obstacles qui entravent la bonne exécution des projets de développement financés par la BAD au Gabon, les participants ont examiné cinq projets majeurs en phase d’exécution.
Le premier a été le projet « Education 3 » d’une valeur de 12 milliards de francs CFA, qui présente une défaillance des entreprises adjudicataires des marchés, dans la commande des équipements d’apprentissage professionnel et la question de la contrepartie financière.
Selon les experts de la Bad, le peu de professionnalisme de la société chargée de la construction du lycée de Bikélé, occasionne la lenteur dans la conduite des travaux. D’où l’éventualité d’une résiliation du contrat si jamais le taux d’exécution des travaux n’atteint pas un seuil raisonnable à court terme. L’entreprise chargée de la livraison des équipements techniques est prête à acheminer les appareils évalués à plus de 3 milliards de francs CFA. Mais en raison du non achèvement des bâtiments, l’Etat doit négocier un avenant avec le fournisseur d’équipement afin de retarder la livraison.
S’agissant de la contrepartie, la Bad a reconnu l’effort du gouvernement qui, sur une enveloppe de 1,5 milliards de francs CFA a dégagé 1 milliard en 2010 et prévoit de verser les 500 millions restants en 2011. « Cela signifie que le projet « Education 3 », prévu pour s’achever le 31 décembre 2010, va devoir traîner un an de plus», a souligné l’un des experts de la BAD.
Concernant le projet « Education 4 », d’un montant de 81,5milliards de francs CFA, dont 51% de l’enveloppe seront affectés à la construction des universités d’Oyem et Mouila et 49% à l’édification de quatre nouveaux lycées et à la réhabilitation de quelques lycées vieillissants, connait des blocages juridiques par rapport à sa ratification d’emprunt bancaire par les parlementaires gabonais conformément à l’exigence de la procédure.
«Mise à part la signature des accords, rien n’est encore fait. Compte tenu des modalités réglementaires de fonctionnement du parlement, nous craignons qu’on aille jusqu’à la fin de cette année sans que cet accord ne soit ratifié», mentionne Boubacar Sidiki Traoré.
Quant au projet d’appui à la pêche et à l’aquaculture, d’un montant de 12,835 milliards de francs Cfa qui a connu une suspension de décaissement de 16 mois. La Bad reproche au Gabon d’avoir financé des dépenses inéligibles. De plus, elle préconise «l’autonomisation» de la cellule de gestion.
Et pour clôturer cette réunion qui vise à relever les freins à la bonne exécution des projets, les parties prenantes ont examiné le projet d’aménagement routier (PAR 1) ainsi que celui relatif à l’emploi et au travail qui, selon les experts de la Bad, se situe être le mieux géré du moment. Cependant, la Bad déplore un faible taux de décaissement, des retards préjudiciables à l’exécution des travaux.
Elle reconnait tout de même les récents efforts accomplis par l’Etat gabonais pour améliorer la gouvernance des projets. Le Gabon et la Bad ont décidé d’augmenter la fréquence de la revue des portefeuilles en les ramenant au trimestre.