Les deux leaders syndicaux de la mairie de Libreville incarcérés depuis juillet, Alexandre Nzengui et Olui Nzué Memine, observent une grève de la faim depuis le 21 septembre pour protester contre leur détention «arbitraire».
Incarcérés le 22 juillet à la prison centrale de Libreville, Alexandre Nzengui, président du syndicat des agents de la mairie de Libreville (SYAML), et Olui Nzué Memine, secrétaire général de l’Action pour le renouveau municipal (ARM), sont en grève de la faim depuis le 21 septembre. Selon leur avocat, maître René Fidèle Gomes, ils protestent contre leur détention préventive «arbitraire».
«Ca fait deux mois qu’ils sont en prison, il n’y a pas de jugement, les deux demandes de liberté provisoire ont été rejetées et tout le monde se tait», a déploré un agent municipal. «En plus, on leur a coupé leurs salaires depuis deux mois, c’est bientôt la rentrée (scolaire, le 4 octobre, NDLR), leurs familles vont faire comment ?», a-t-il ajouté.
Les deux responsables syndicaux sont accusés par les autorités municipales d’«entrave à la liberté du travail» et de «destruction de la propriété immobilière d’autrui». Il leur est reproché aux syndicalistes d’avoir subtilisé et exposé à l’Hôtel de ville de Libreville, il y a plus de 6 mois, le corps de leur collègue décédé, alors que les agents municipaux étaient en grève. Ils réclamaient à cette époque le paiement des arriérés de salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail.
«Alexandre Nzengui et Olui Nzué Memine sont des agitateurs agissant en toute illégalité. Ces syndicalistes se sont illustrés par des actes suffisamment répréhensibles pour être enfermés. Ils sont coupables du blocage des activités de l’Hôtel de ville», avait affirmé le maire de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane.