Le 4 octobre dernier, pour répondre à un rituel qui se déroule depuis de nombreuses années, en cette période, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, en présence des présidents des institutions républicaines, des invités de marque et des membres du gouvernement, a assisté à la cérémonie solennelle de la rentrée judicaire au tribunal de Libreville où les magistrats ont, dans leur propos, voulu l’émergence d’une justice pour tous.
En effet, ce dessein participe, de fait, à l’envie de s’arrimer au contexte actuel, prôné par le président de la République, qui veut inscrit le Gabon dans le giron des pays émergents et où l’excellence devrait être la règle d’or dans l’exercice de toutes les activités.
Pour les cours et tribunaux du Gabon, cette rentrée judiciaire devrait de ce fait se vêtir du sceau de l’émergence d’une nouvelle classe de magistrats, soucieux du respect de la justice et de l’équité dans l’exercice de ce métier.
«Nous voulons avoir des juges honnêtes, compétents et équilibrés, des hommes de bien, animés par le souci constant d’une justice qui fait respecter le droit », a déclaré le premier président du conseil d’Etat, Martin Akendengué qui a par ailleurs indiqué que « Nous voulons une justice équitable et impartiale, une justice efficace, rapide et humaine, bref une justice juste ».
A sa suite, le commissaire à la loi, Hilarion Nkolou Ondo n’a pas manqué de relever que la réussite et l’aboutissement de ce souhait passaient inéluctablement par des réformes urgentes en vue de redorer le blason de la justice gabonaise.
A ce propos, il a déclaré : « «Nous pensons que les quelques actions suivantes peuvent être engagées : la révision complète du cadre institutionnel, la formation des cadres de la justice, l’amélioration des structures existantes, l’actualisation de notre droit positif, la réorganisation de la carte judiciaire et la garantie de l’indépendance de la justice ».
Cependant, revenant sur des questions d’ordre éthique, le premier président du Conseil d’Etat, Martin Akendengué, est revenu sur la responsabilité des magistrats qui devraient être des « hommes de bien ».
« Le juge devrait donc être un homme de bien, c’est-à-dire vertueux, car (…) les serments du magistrat nous rappellent les valeurs qui fondent l’exercice de notre profession et qui, si chacun en avait conscience, feraient des magistrats les porte-flambeaux de la vertu dans la République », a-t-affirmé.
Cette rentrée judiciaire a été la toute première du genre pour Ali Bongo Ondimba, arrivé au pouvoir le 16 octobre 2009, soit à peu près un an.
Pour cette première sortie du chef de l’Etat pour la rentrée judiciaire 2010-2011, l’odeur du boycott planait dans l’air avec la contestation du barreau gabonais qui se serait vu refuser, par le parquet général, de prendre la parole lors de cette cérémonie.